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Pour ses adieux, l'étoile Marie-Agnès Gillot rend hommage à "Pina"

La danseuse étoile de l'Opéra de Paris Marie-Agnès Gillot, dernière grande ballerine de sa génération, a fait samedi à Paris ses adieux à la scène dans l'émotion, rendant hommage aux deux chorégraphes Pina Bausch et Carolyn Carlson.

"Merci à ces deux maîtresses de l'espace", a-t-elle déclaré dans un discours après sa dernière danse à l'Opéra Garnier, le ballet "Orphée et Eurydice" de Bausch.

Gillot, qui prend sa retraite à 42 comme le veut la tradition pour les danseurs de l'Opéra, a eu droit aux traditionnelles ovations bruyantes d'une salle comble, sous une pluie de confettis.

Son fils de quatre ans est venu la rejoindre sur scène, ainsi que son chien. De nombreux maîtres et maîtresses de ballet et danseurs étaient également présents pour l'acclamer.

"Pina, je viens de danser et de vivre les derniers pas d'Eurydice mais je me souviens des premiers à Wuppertal" (Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, la compagnie de la grande chorégraphe contemporaine allemande), a affirmé Marie-Agnès Gillot.

"C'est là que j'ai hérité de quelques graines d'agrumes. Le temps est passé si vite, cette plante est devenue arbuste et c'est une grande leçon de danse", a-t-elle poursuivi.

Elle a également rendu hommage à Carolyn Carlson, chorégraphe entre autres du ballet "Signes".

C'est après avoir dansé ce ballet en 2004 que Gillot a été nommée étoile, soit la première fois dans l'histoire de l'Opéra qu'une ballerine était élevée à ce rang à l'issue d'une oeuvre contemporaine.

"Tu m'inspires et improviser à tes côtes est un don du ciel", a souligné la danseuse.

La directrice artistique du ballet de l'Opéra Aurélie Dupont, qui est de la même génération que Marie-Agnès Gillot a salué l'"instinct remarquable" et la "volonté de travail peu commune" de la danseuse.

Dotée d'un physique atypique pour une danseuse de l'Opéra --grande et athlétique--, ayant souffert d'une double scoliose qui l'avait obligée à porter un corset jusqu'à l'âge de 18 ans, Marie-Agnès Gillot est connue pour son franc-parler.

"J'ai un peu de caractère (...) il fallait me rentrer dedans et je vous suis rentrée dedans aussi", a-t-elle plaisanté.

Dans une interview à l'AFP, elle a appelé les écoles de ballet à ne pas brider les enfants "pour que la créativité reste en eux" et que l'apprentissage du ballet ne soit pas juste "des ordres et des exercices à répéter".

Elle a également estimé qu'en France, "on a du mal à gérer les gens qui ont des capacités hors normes".

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