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Recel d'oeuvres de Picasso: l'ex-électricien et sa femme fixés mardi

Le sort des époux Le Guennec, déjà condamnés à deux reprises pour le recel de 271 œuvres de Pablo Picasso, qu'ils assurent avoir reçues en cadeau, sera tranché mardi par la cour d'appel de Lyon.

L'ex-électricien de 80 ans, qui avait effectué des travaux chez le maître espagnol, et son épouse de 76 ans le répètent: les 271 oeuvres de l'artiste leur ont été données et ils les ont remisées dans leur garage durant près de quarante ans.

En première instance, Pierre et Danielle Le Guennec avaient assuré que ce don avait été fait du vivant de Picasso et avec l'accord de ce dernier. Puis, ils ont déclaré que c'était la veuve de Picasso, Jacqueline, dont ils disent avoir été proches, qui leur avait fait ce cadeau après la mort du peintre.

Selon eux, la veuve avait demandé à M. Le Guennec de "mettre des choses" chez lui au moment où éclatait un conflit avec les héritiers du peintre. Plus tard, Jacqueline lui aurait demandé de rendre ces sacs, sauf un pour lequel elle aurait dit: "Gardez-le, c'est pour vous".

Pour justifier leur quarante ans de secret autour de ce trésor, dont ils n'avaient divulgué l'existence à personne - pas même à leur fils -, les deux personnes âgées ont mis en avant lors de l'audience du 24 septembre devant la cour d'appel de Lyon la valeur sentimentale de ce don.

Cette nouvelle version n'a pas convaincu l'avocat général Philippe de Monjour, pour qui les époux Le Guennec "avaient connaissance de l'origine délictueuse des œuvres". Il a demandé à la cour de confirmer la condamnation des deux prévenus à deux ans de prison avec sursis.

Au total, 271 dessins, lithographies et autres collages de Picasso avaient refait surface en 2010 quand M. Le Guennec s'était présenté au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso, afin d'en faire authentifier une partie, dont un carnet de 91 esquisses, le tout datant de 1900 à 1932. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte.

Le couple avait obtenu en cassation l'annulation de sa condamnation de décembre 2016 au motif que la cour d'appel d'Aix-en-Provence n'avait pas démontré que les oeuvres "provenaient d'un vol", ce qui lui a valu d'être rejugé une troisième fois à Lyon.

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