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Renate Reinsve: une star est née

C'est LA révélation de la 74 édition du Festival de Cannes : à 33 ans, la norvégienne Renate Reinsve, jusqu'ici inconnue du grand public, a remporté samedi le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans "Julie en 12 chapitres" de son compatriote Joachim Trier.

"Lumineuse" "étincelante" "éblouissante"... Depuis la projection du film le 9 juillet, les critiques du monde entier n'ont pas eu de mots assez forts pour louer l'actrice du film norvégien "Julie en 12 chapitres", née en 1987 à Solbergelva, au sud d'Oslo.

"Je suis complètement dépassée par ce qui se passe", avait-elle déclaré à l'AFP dans la foulée de la projection. "Je sais que personne ne m'a jamais vue nulle part parce que c'est mon premier rôle. J'ai fait beaucoup de théâtre et peu de films.... Et à chaque fois c'était des petites choses".

Si elle n'était que peu apparue jusqu'à présent, les cinéphiles avaient toutefois pu apercevoir sa grande silhouette et ses cheveux châtains dans "Oslo 31 août" (2012), du même réalisateur que "Julie en 12 chapitres".

Même si elle n'avait qu'une seule ligne dans le film, les deux ont passé neuf jours à tourner la scène afin d'obtenir une lumière parfaite. "L'ironie dans tout ça c'est que j'ai vraiment appris à la connaître. Nous avons vécu une vraie expérience avec ce film", a raconté à l'AFP Joachim Trier.

- Film post-#MeToo -

Et c'est à l'occasion de ce long métrage qu'est née leur amitié. "Nous nous retrouvions régulièrement et avions des échanges passionnés autour de l’amour, la vie, la mort… et il s’avère que nous rencontrions les mêmes difficultés avec notre partenaire de l’époque. Nous rencontrions les mêmes problèmes existentiels et nous posions des questions similaires", a-t-elle raconté au site Le Bleu du Miroir.

Depuis, le réalisateur n'a jamais douté d'elle. "Je me suis toujours demandé pourquoi elle n'avait jamais eu de rôle titre", explique-t-il. "C'est tellement incroyable que je me suis dit faisons un film avec elle".

Alors, lorsqu'il se lance, avec Eskil Vogt, dans l'écriture de "Julie en 12 chapitres", portrait d'une jeune trentenaire en quête d'elle même sur fond de critique de la société post-#MeToo, Trier pense immédiatement à elle.

"C'est un personnage qui lui ressemble énormément. Elle a eu un énorme impact sur le film", a-t-il dit à l'AFP.

"C’est une jeune femme pleine d’incertitudes, elle n’a pas vraiment confiance en elle" bien qu'"intelligente, ambitieuse et pleine d’humour", a développé Renate Reinsve auprès du même site. Le titre du film en anglais "The Worst Person in the World" "traduit l’auto-détestation".

Son interprétation électrique mais aussi renversante dans les moments de comédie que dans les instants de drame, qui traversent la chronique sur plusieurs années de la vie de cette femme, est saisissante de naturelle. Et pour cause: "Le personnage de Julie est tellement proche de moi. Je peux complètement m'identifier à elle car j'ai vécu des choses similaires", avait-elle confié à l'AFP.

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