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RETOUR SUR Il y a 40 ans, "Les Bronzés font du ski", une comédie devenue culte

Le 21 novembre 1979, Jean-Claude Dusse, Popeye, Gigi et leurs amis dévalaient pour la première fois les pistes de Val d'Isère sur grand écran. "Les Bronzés font du ski" allait devenir une comédie française culte, dont le succès étonne toujours le réalisateur Patrice Leconte.

"On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher", "Je sens que ce soir, je vais conclure": ces répliques célèbres sont entrées dans la culture populaire en France, tout comme la chanson de Jean-Claude Dusse sur son télésiège: "Quand te reverrai-je, pays merveilleux...".

Pourtant, rien ne laissait présager au départ que ce film allait devenir un classique.

Après "Les Bronzés", parodie des clubs de vacances sortie en novembre 1978 - qui fait 2,3 millions d'entrées, un bon résultat mais pas un record pour l'époque -, c'est le producteur Yves Rousset-Rouard, oncle de Christian Clavier, qui persuade la troupe du Splendid et Patrice Leconte d'écrire un deuxième film dans la foulée.

"Le producteur sentait que +Les Bronzés+ serait un bon succès, et nous avait déjà dit avant que le film sorte qu'on allait faire un numéro 2 (...). Nous on n'était pas sûrs, puis on s'est laissés convaincre", raconte Patrice Leconte, qui n'avait avant réalisé qu'un seul long métrage, "Les Vécés étaient fermés de l'intérieur".

- "trop envie de rire" -

Les membres de la troupe du Splendid, qui sévit au café-théâtre - Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko et Marie-Anne Chazel - se retrouvent dès la fin 1978 à Val d'Isère pour préparer la suite.

Désireux de partir sur un humour noir, ils imaginent au départ un film inspiré du drame du vol 571 de la Fuerza Aérea Uruguaya qui s'était écrasé dans la Cordillère des Andes en 1972, et dont les survivants avaient dû manger les corps des morts.

"Évidemment, Yves Rousset-Rouard était très contre, parce qu'il a dit +on ne fait pas une comédie avec ça+", se souvient Patrice Leconte.

Alors que le producteur peine à boucler son financement, les membres du Splendid partent finalement sur une histoire plus classique de vacances à la neige, en reprenant leurs personnages du premier opus.

Parmi eux, le célibataire maladroit Jean-Claude Dusse (Michel Blanc), le dragueur invétéré Popeye (Thierry Lhermitte), le couple Bernard et Nathalie, devenus des nouveaux riches (Gérard Jugnot et Josiane Balasko), le médecin Jérôme et sa femme Gigi, qui tient une crêperie (Christian Clavier et Marie-Anne Chazel), ou encore Christiane l'esthéticienne (Dominique Lavanant).

Le tournage s'accompagnera de quelques difficultés, liées notamment à la météo, mais aussi de franches tranches de rigolade. C'est le cas par exemple lors de la scène chez des montagnards qui leur offrent de la "fougne", fabriquée avec des restes de fromages, et de la liqueur d'échalote, se rappelle Patrice Leconte. "Ca a été très dur de tourner, parce qu'on avait trop envie de rire".

- atemporel -

A sa sortie, le film marchera sans déchaîner les foules, faisant moins d'entrée que le premier volet (1,6 million). Mais il s'imposera au fil du temps et de ses nombreuses rediffusions à la télévision - 17 à ce jour, précise Patrice Leconte - comme l'un des incontournables de la comédie française, "propulsant avec un petit turbo", dit-il, sa carrière et celle des acteurs.

"Ce sont les rediffusions qui ont permis aux gens de découvrir le Splendid", explique Alexandre Raveleau, auteur du livre "Les Bronzés, la véritable histoire". "Le culte des Bronzés, c'est d'abord le fait que ce soit une troupe du café-théâtre, donc une autre lecture de la comédie à cette époque-là", analyse-t-il.

"C'est aussi un film qui ne vieillit pas", ajoute l'auteur, estimant que "des films du Splendid, c'est sans doute le plus familial". "C'est toujours la même chose d'aller à la neige, donc de génération en génération, on rigole toujours des mêmes choses".

"Quand on a fait ces deux premiers +Bronzés+, on était heureux de les faire", se souvient Patrice Leconte. "Mais on ne pouvait pas penser qu'on en parlerait comme ça 40 ans plus tard", poursuit-il. "Ces films là nous échappent complètement".

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