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Ringer, Armanet et Sanson emballent le Printemps de Bourges

La classe de la diva punk Catherine Ringer, la pêche de la "petite amie" Juliette Armanet et la joie de la pasionaria Véronique Sanson ont insufflé toute leur force et vibration au Printemps de Bourges, mardi soir en ouverture de la 42e édition.

"Femme, femme, femme", la célèbre chanson de Serge Lama aurait pu servir d'hymne au festival berruyer cette année, qui a décidé de jouer la carte de la parité chez les artistes invités en proposant une affiche mixte.

Pour son inauguration, les organisateurs sont allés encore plus loin en proposant un plateau cent pour cent féminin sur la grande scène du W. Un pari gagné vue l'affluence du soir puisque quelque 7000 personnes ont rempli le chapiteau.

Ils étaient d'abord venus voir Véronique Sanson, qu'ils ont accueillie en chantonnant un "joyeux anniversaire" de circonstance pour ses 69 ans. Souvent émue, elle les a remerciés par ses tubes intemporels, tels "Amoureuse", "Vancouver" ou encore "Ma révérence" en rappel qui ont été manifestement plus appréciés que les titres de son dernier opus "Dignes, dingues, donc...".

Accompagnée par un big band, dont le formidable trompettiste Steve Madaio - "qui m'a sauvé la vie" dit-elle en le présentant au public -, Véronique Sanson a parfois eu du mal à retenir ses écarts de voix debout micro en main, mais dès qu'elle était assise au piano, la magie opérait de nouveau.

Avant elle, Catherine Ringer a offert une heure de grande facture aux spectateurs, à qui elle présentait aussi son dernier opus "Chroniques et fantaisies". Même cause, même effet, ils ont mis un peu de temps à suivre la chanteuse qui possède pourtant de grandes chansons en son nom propre, comme ce "Tristessa" à pleurer qu'elle interprète drapée comme une veuve sicilienne.

Sont vite venus les tubes des Rita Mitsouko qu'elle formait jusqu'en 2007 et la disparition de son compagnon Fred Chichin : "Alors c'est toi" dans une version électro-psychédélique, "Le petit train" sur laquelle tous ont trottiné, "Marcia Baila" sur laquelle tous ont dansé.

Et son rappel fut ni plus ni moins parfait avec une reprise aux larmes de "Pars" de Jacques Higelin récemment disparu, et l'incontournable hymne Andy. Evidemment tout le monde a dit "oui"!

- Nyssen en visite mercredi -

Juliette Armanet a également raflé les suffrages en début de soirée. Pourtant, ouvrir pour Catherine Ringer et Véronique Sanson "l'intimidait".

Mais la pétillante chanteuse a parfaitement relevé le défi. Elle a déboulé sur scène comme un petit bolide, sautillant dans son costume argenté brillant. La nuit n'était alors pas encore couchée sur les bords de l'Auron, mais c'était déjà soir de fête pour les spectateurs.

Après avoir débuté, assise au piano, par "Manque d'amour", Juliette Armanet n'a pas résisté à semer un peu de désordre en demandant "à ceux que ça intéresse" de se lever de leurs chaises. "Ca fera des histoires, mais un peu de vie, c’est bien aussi."

"L'indien", son hit groovy et dansant lui a donné raison. Sa voix, ses sourires, ses clins d’œil ont fait le reste. Il en fut ainsi durant les 45 minutes de son concert, avec en point d'orgue "L'amour en solitaire" qu'elle a fait partager à tous avec intensité.

Le Printemps de Bourges continuera de mettre les femmes en vedette toute la semaine.

Une démarche à laquelle a été sensible la ministre de la Culture Françoise Nyssen, qui sera présente à Bourges mercredi et participera notamment à une conférence sur le thème de la place des femmes dans la culture.

Au programme musical du jour, les autres femmes derrière le micro se nommeront Jeanne Added, désormais en solo mais avec toujours autant d'énergie, la jeune violoncelliste et chanteuse brésilienne Dom La Nena ou encore la délicate chanteuse belge Mélanie De Biasio.

Les hommes seront encore un peu en retrait, mais Rag'n'Bone fera tout de même entendre sa forte voix blues et le prometteur Tamino, sur lequel plane l'ombre de Jeff Buckley, pourrait bien être un des chocs du festival.

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