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Cela faisait plusieurs années que le "Tueur" avait pris sa retraite des rayons BD. Une série de 13 albums concoctées de main de maître par le duo Matz/Jacamon. Un héros atypique avec un regard féroce sur la société. La BD tourne autour de ses questionnements sur la nature humaine. Solitaire dans l'âme, il tente de créer une famille, des amitiés sans se faire d'illusions. Tueur à gages redoutable, il a trouvé un métier "comme un autre" mais qui lui permet d'être libre ou presque. Le dessinateur Luc Jacamon décrit ce personnage féroce.
La société justifie son activité: tuer !
Tout au long des albums précédents, le lecteur a pu suivre les aventures du tueur qui a multiplié les contrats à travers l'Amérique Latine et Cuba. L'homme a essaye de se défaire de ses liens avec les trafiquants afin de trouver sa propre voie. Un parcours sanglant et exotique. Lui, reste une énigme. Mais son talent peut être utile, notamment aux basses oeuvres d'un état. Les services secrets français l'oblige à devenir un membre actif même si pour cette première mission, son rôle est de devenir un employé sans envergure.
Le tueur devient simple salarié.
Une fois de plus, le charme opère pour ce nouveau cycle de la série "le Tueur". Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les albums précédents pour apprécier ce nouveau départ. Une plongée dans les eaux profondes des services secrets d'un état où tout est permis. Une façon de réfléchir aussi comme notre héros au sens de notre démocratie et ses limites. Côté graphisme, Luc Jacamon abandonne l'ordinateur pour la couleur directe. Un choix qui renforce la puissance de son travail où chaque case est un découpage minutieux. Il nous décrit une page.
Une page aussi dynamique que possible.
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Au final, ce nouvel opus n'a pas à rougir de son passé. Le duo a retrouvé ses marques. Monologue subtil et désabusé, regard incisif sur notre monde, violence brute, rupture de rythme, le cocktail est efficace comme son héros.
Le Tueur, affaires d'états, tome 1 aux éditions casterman
Scénario: Matz
Dessin: Luc Jacamon
