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Sous le pinceau de Philippe Cognée, une métaphore de l'humain par les fleurs

Le peintre français Philippe Cognée peint la carnation des tournesols, pivoines, roses ou amaryllis, comme autant de métaphores de la chair des humains, de l'éclat au trépas, dans une exposition qui vient d'ouvrir à la galerie Templon à Paris.

Célèbre pour ses toiles floutées à la cire, Philippe Cognée a eu pour thèmes privilégiés des supermarchés, des autoroutes, des banlieues désertiques et des foules anonymes. Cette fois il s'empare du thème plus métaphysique de la fleur dont il fait une puissante métaphore de l'humain.

Sa technique de cire fondue, appliquée à chaud, écrasée au fer à repasser puis arrachée par un film plastique, est riche de texture et de sensualité: elle est sa marque originale dans le paysage de la peinture contemporaine française.

Ses cœurs de fleurs, séchés ou fanés, sont agrandis à l’extrême et si déformés qu'ils sont à peine reconnaissables. Sur des fonds noirs, on peut y "voir des insectes, des vaisseaux spatiaux, quelque chose de l'ordre d'Alien", explique le peintre nantais à l'AFP.

"Ces fleurs qui meurent ont encore gardé leurs couleurs, leurs exubérances. Mais il y a le drame, le sentiment d'hyper-fragilité. Le réel est en train de se désagréger, un peu comme nous, qui, de beaux et jeunes, nous transformons."

"Mais, quand les fleurs fânent, des graines surgissent. Je voulais appeler au départ l'exposition Apocalypse, parce qu'étymologiquement apocalypse, c'est renaître", confie-t-il.

Philippe Cognée puise aujourd'hui sa réflexion de créateur dans la beauté d'une fleur qui fane: "Quand je repasse toute la surface du tableau avec un fer, la cire réagit à la chaleur très vite, ça fond dessous et ça se refige. Cela donne ce côté plissé des toiles. Toutes les lignes des contours se délitent".

Le peintre, qui habite Nantes et n'aime guère Paris, est depuis 2003 chez le galeriste Templon. Dans cette exposition, il figure "une architecture de la nature" où les "pétales sont des drapés, les nervures structurent et créent un rythme". "La peinture doit être totalement incarnée. Si on n'y arrive pas, c'est de l'illustration", souligne Philippe Cognée.

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