Accueil Actu

Thierry Lhermitte crève l'écran en malade d'Alzheimer dans "La Finale"

Deux ans après son dernier rôle, Thierry Lhermitte crève l'écran en grand-père atteint d'Alzheimer dans "La Finale", en salles mercredi, comédie dramatique en forme de road-movie dans laquelle il prend à contre-pied son éternelle image de charmeur au comique aigre-doux.

"Je me suis régalé à jouer ce personnage un peu beauf qui passe son temps à dire des conneries, mais aussi à interpréter ce doute permanent dans lequel le place la maladie", confiait à l'AFP le comédien au festival de l'Alpe d'Huez. Le film de Robin Sykes a reçu le Grand prix de ce festival en janvier.

Casquette sur la tête, pantoufles au pied et regard vide, l'acteur de 65 ans interprète Roland, ancien restaurateur contraint de vendre sa brasserie et de quitter Paris après qu'un drame à son domicile a confirmé sa maladie.

Accueilli à Lyon chez sa fille, ce féru de sport un brin raciste et misogyne est méprisé par son gendre autant que par ses petits-enfants, dont il s'est très peu occupé. Dans la maison familiale, il ne reconnaît pas toujours ses proches, frappé de trous de mémoire, et occupe son quotidien avec des escapades au bureau de tabac.

Mais à la faveur d'un concours de circonstances, il est embarqué par son petit-fils Jean-Baptiste - attendu pour disputer une finale nationale de basket à Paris - dans un road-trip à rebondissements qui va les rapprocher.

Drôle, émouvant et subtilement écrit, le premier film de Robin Sykes interroge avec tendresse la question des liens familiaux, incarnée avec brio par le duo que Thierry Lhermitte forme avec le jeune Rayane Bensetti, qui joue son petit-fils.

- Inspiré par un vrai malade -

"Ayant eu quelqu'un dans ma famille qui avait Alzheimer, je me suis retrouvé confronté à des situations parfois cocasses. Je me suis dit que c'était un bon départ de comédie. J'ai voulu apporter un regard positif et tendre sur une maladie grave et dramatique", souligne Robin Sykes, qui a débuté l'écriture du film il y a trois ans après la réalisation avortée d'un thriller.

"En voyant Thierry dans son dernier film, je me suis dit qu'il avait un potentiel énorme pour ce rôle. Je cherchais justement quelqu'un avec son allure, sa prestance, son panache et son énergie."

Le cinéaste a laissé le comédien investir le personnage durant les sept semaines du tournage. "Il a pas mal travaillé dans son coin la démarche, la silhouette, le verbe. Avoir un tel acteur pour un premier film, c'est un cadeau."

Pour préparer son rôle, Thierry Lhermitte est allé à la rencontre du père d'un ami, atteint d'Alzheimer au même stade que son personnage. Il dit avoir été "inspiré" par sa description de la maladie.

"Au cours de nos échanges, j'ai perçu l'état d'esprit de doute avec lequel il vit et avec quelle discipline il s'attache à toujours répondre avec assurance, même si c'est n'importe quoi, aux questions qu'on lui pose, pour ne pas paraître complètement largué", raconte-t-il.

"J'ai aussi fait lire le scénario du film, qui m'avait beaucoup plu, à des gens concernés par cette maladie. Tous m'ont confirmé qu'il était tout à fait crédible."

Plus rare à l'écran depuis une décennie, Thierry Lhermitte confie qu'on lui propose "toujours autant de conneries et beaucoup moins de projets intéressants".

Sa dernière apparition au cinéma remontait à 2016. L'acteur culte des "Bronzés" figurait au casting de "Ma famille t'adore déjà", comédie de Jérôme Commandeur, et de "La Nouvelle Vie de Paul Sneijder", de Thomas Vincent.

À lire aussi

Sélectionné pour vous