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Troisième procès mardi pour le couple accusé du recel de 271 oeuvres de Picasso

L'ex-électricien de Pablo Picasso et son épouse, condamnés à deux reprises pour le recel de 271 oeuvres de l'artiste entreposées durant quarante ans dans leur garage, comparaîtront à nouveau mardi devant la cour d'appel de Lyon.

Pierre et Danielle Le Guennec avaient obtenu en cassation l'annulation de leur condamnation en appel de décembre 2016 à deux ans de prison avec sursis au motif que la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) n'avait pas démontré que les oeuvres "provenaient d'un vol".

Après avoir soutenu, lors du procès en première instance devant le tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes), que les 271 œuvres, datées de 1900 à 1932, étaient un cadeau offert en 1971 ou 1972 par Pablo Picasso pour qui l'électricien avait travaillé entre 1970 et 1973, en remerciement de son dévouement, l'ancien artisan, âgé désormais de 80 ans, avait changé de version devant la cour d'appel.

Il avait alors affirmé qu'il s'agissait d'un don de sa veuve Jacqueline après la mort du maître, en 1973, "peut-être" pour les soustraire de l'inventaire de succession.

Quelques mois après le décès de Picasso, "elle m'a demandé de bien vouloir mettre chez moi en réserve des sacs poubelle". Selon lui, il y en avait entre 15 et 17. Plus tard, elle lui aurait demandé de les lui rendre, sauf un pour lequel elle aurait dit "Gardez-le, c'est pour vous", avait raconté M. Le Guennec à la barre.

180 de ces oeuvres, des dessins, lithographies et collages non signés ni inventoriés au moment du décès du peintre, avaient refait surface lorsque M. Le Guennec s'était présenté au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso afin de les faire authentifier, avec un carnet de 91 esquisses, le tout datant de 1900 à 1932. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte.

Pour l'avocat du couple, Me Antoine Vey, les époux Le Guennec livrent une "version crédible et cohérente face aux cinq versions successives fournies par les parties civiles" sur les circonstances de l'acquisition de ces oeuvres par les prévenus. "L'application du droit devrait conduire à la relaxe" de ses clients, a poursuivi Me Vey.

"Avec les époux Le Guennec, c'est la farandole des mensonges. Un mensonge chasse l'autre", a fustigé l'avocat de M. Ruiz-Picasso, Jean-Jacques Neuer, qui voit dans le couple "la mule" d'un réseau visant à mener "une opération de blanchiment d'oeuvres volées".

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