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Une collectivité de Seine-Saint-Denis renonce à demander la déprogrammation de "J'accuse"

Face à l'opposition de directeurs de cinéma et d'élus, la collectivité Est Ensemble, qui regroupe neuf communes de Seine-Saint-Denis, a annoncé mercredi avoir renoncé à demander la déprogrammation du film "J'accuse" de Roman Polanski de ses six cinémas publics.

Mardi soir, le président socialiste de la collectivité, Gérard Cosme, avait annoncé lors d'un conseil de territoire cette décision, alors que M. Polanski fait l'objet d'une nouvelle accusation de viol de la part d'une photographe française.

Après avoir "entendu la position des élus hier soir", "j'ai entendu ce matin celle des directeurs" de cinémas, a-t-il déclaré mercredi matin aux médias. "J'ai échangé avec eux sur la liberté artistique. Après avoir entendu chacun, en mon âme et conscience, je maintiens la programmation de +J'accuse+" en demandant qu'il y ait des débats qui accompagnent la diffusion du film, a-t-il ajouté.

Il rappelle qu'à "titre personnel", il appelle à ne pas aller voir ce film.

Sa décision initiale, soutenue par des élus de droite et de gauche, a été soumise mercredi aux directeurs des six cinémas concernés. Ces derniers avaient la possibilité de ne pas l'appliquer.

"J'estime qu'en programmant ce film je ne cautionne pas tous les violeurs de France", a dit à l'AFP Annie Thomas, directrice du cinéma Le Trianon à Romainville.

"Nous demandons dès à présent à nos élus la liste des cinéastes dont nous n'aurons plus le droit de programmer les films et la définition de leurs critères", avait pour sa part écrit sur Facebook Stéphane Goudet, le directeur du Méliès, à Montreuil. "Un comité de vérification de la moralité des artistes programmés est-il prévu, puisque la liberté individuelle des spectateurs n'est pas suffisante ?", s'était interrogé le directeur.

"Je suis également profondément convaincue que jamais la censure d'une œuvre ne plaidera pour quelque cause que ce soit", avait aussi écrit sur le réseau social Alexie Lorca, adjointe à la culture de la ville.

De son côté, l'avocat du cinéaste, Hervé Temime s'était dit auprès de l'AFP "atterré par cette décision à laquelle M. Polanski ne souhaite pas réagir".

Avec six cinémas et 13 écrans, Est Ensemble se présente comme le "premier réseau de cinémas publics de France".

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