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Une fête sauvage de 2.500 personnes au sud de Rennes

Quelque 2.500 personnes, venues de toute la France et même de l'étranger, se sont donné rendez-vous au sud de Rennes pour fêter le Nouvel an lors d'une fête sauvage que n'ont pu empêcher les autorités.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a convoqué vendredi soir à Beauvau une réunion sur la rave avec le préfet et des membres du cabinet. "Je travaille avec eux cette nuit au rétablissement d’une situation normale en permettant au maximum l'intégrité physique de tous", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Dans la soirée, la fête continuait au son de la musique techno, tandis que des gendarmes, postés aux rond-points environnants, empêchaient de nouveaux participants de se rendre à la rave, a constaté un photographe de l'AFP.

"Les contrôles gendarmerie aux abords du site se poursuivent. Verbalisation systématique de toutes les personnes quittant les lieux, plus de 200 PV déjà relevés", indiquait la gendarmerie sur les réseaux sociaux.

Le député d'Ille-et-Vilaine Florian Bachelier (LREM) estimait sur son compte Twitter que "ce rassemblement de zadistes" faisait "honte à notre pays, à nos soignants mobilisés depuis des mois, à nos morts. Puisse l'autorité judiciaire leur faire comprendre rapidement et radicalement le sens du mot responsabilité. L'Etat doit rétablir l’ordre public immédiatement".

Sur BFM TV, la porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize n'a pas indiqué quand pourrait avoir lieu une éventuelle intervention des forces de l'ordre.

"Il y a une grande hostilité, une grande violence face à nous qui a fait que le dispositif mis en place a évolué et on attend d'être en nombre, d'avoir suffisamment de forces mobiles pour mettre en place un dispositif qui est complexe, sensible, face à ces 2.500 délinquants présents sur les lieux", a-t-elle dit.

Jeudi soir, les gendarmes avaient tenté "d'empêcher cette installation et ont fait face à la violente hostilité de nombreux teufeurs", a explique la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

Lors de ces affrontements "un véhicule de la gendarmerie a été incendié, trois autres dégradés et les militaires ont essuyé des jets de bouteilles et de pierres, occasionnant des blessures légères", précise-t-on de même source.

Isabelle, une riveraine âgée d'une soixantaine d'années habitant dans une maison à proximité des hangars "désaffectés depuis quelques mois", explique que l'arrivée des fêtards jeudi soir a été "spectaculaire".

En pleine épidémie de Covid-19 "on essaye de faire ce qu'il faut et quand on voit ce qu'il y a en face... il est où le respect ?", interroge-t-elle.

Selon la préfecture, le nombre de "teufeurs" était estimé vendredi matin à 2.500 "en provenance de différents départements et de l'étranger".

Des secouristes sont sur place pour distribuer gel et masques "afin de limiter les risques de propagation du virus au sein du rassemblement" qui a été interdit par arrêté préfectoral.

La préfecture précise que le parquet a ouvert une enquête pour "organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical", "violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique", "dégradation du bien d’autrui en réunion" ou encore "travail dissimulé", "tenue illicite d’un débit de boissons" et "infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage".

- "bien organisée" -

En fin de matinée quelques fêtards quittaient les lieux sous un soleil radieux, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi eux, cinq Finistériens d'une vingtaine d'années, habillés en noir et bonnet sur la tête.

Selon eux il y a "deux hangars" et donc "deux ambiances" différentes pour cette fête "bien organisée" avec notamment des couvertures chauffantes à disposition pour lutter contre le froid.

A cette fête, dont ils ont appris l'existence "par le bouche à oreille", "il y avait même des étrangers, des Espagnols et des Italiens".

Un peu plus loin "Jo", un des participants venu d'Alsace, a expliqué qu'il a rejoint jeudi à 19H30 un point de rendez-vous sur le parking d'un centre commercial. Puis le convoi s'est dirigé vers Lieuron où les forces de l'ordre on tenté de les empêcher de passer.

Durant la journée, la fête au son d'une musique techno à plein volume a continué de résonner dans ces hangars industriels, de nombreux "teufeurs" dansant les uns à côté des autres sur un sol boueux, souvent sans masque, parfois avec des bouteilles d'alcool à la main. Certains disaient vouloir poursuivre la rave jusqu'à mardi.

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