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Une pièce de Kirill Serebrennikov à Avignon en 2019

Une pièce du metteur en scène et cinéaste russe assigné à résidence Kirill Serebrennikov sera au programme du Festival d'Avignon en 2019, a annoncé mardi son directeur Olivier Py à l'AFP.

Avant son arrestation à Moscou en août 2017, Kirill Serebrennikov préparait une pièce pour le Festival sur le photographe chinois Ren Hang, censuré pour son oeuvre osée. C'est cette pièce qui sera présentée en 2019. "On ne sait pas comment ça va se faire mais cette pièce sera au programme", a indiqué le directeur de la plus importante manifestation de théâtre dans le monde, avec Edimbourg.

Le 18 juillet, la justice russe a prolongé de près d'un mois l'assignation à résidence de l'artiste accusé de détournements de fonds dans une affaire qu'il a qualifiée d'"absurde".

Le Festival d'Avignon, de plus en plus en résonance avec l'actualité, était axé cette année sur la thématique du genre, avec de nombreux spectacles touchant aux questions d'identité et à la cause LGBTQ (Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers).

"Le fil rouge de l'édition 2019 sera autour de l'Odyssée", à la fois au sens strict, mais également dans le sens "des odyssées contemporaines, des réfugiés, de l'accueil de l'autre", a expliqué M. Py, affirmant vouloir lier "le poétique au politique".

L'édition 2018, qui se terminait ce mardi, a connu le plus haut taux de fréquentation depuis la nomination en 2014 de M. Py à la tête du Festival: 95,5%, contre 91% l'année dernière. En 2016, ce taux avait atteint près de 95%.

Les spectacles ont attiré cet été 108.000 spectateurs pour 112.775 billets mis en vente, contre 112.000 spectateurs pour 123.500 billets en 2017. Au total, le festival a engrangé 150.800 entrées, avec les spectacles gratuits.

- Davantage de femmes -

M. Py a toutefois de nouveau lancé un appel pour un réajustement des subventions publiques du Festival sur le coût de la vie en augmentation, rappelant que cette manifestation se raccourcit chaque année.

Plus court de deux jours cette année, le Festival en 2018 comptait 47 spectacles contre 59 en 2017 et 63 en 2016.

Olivier Py s'est par ailleurs dit "heurté" par des critiques sur une sous-représentation des femmes au Festival, assurant qu'il y avait près de 45% de femmes comme "porteuses de projets", metteuses en scène et chorégraphes confondues. Parmi elles, la chorégraphe allemande Sasha Waltz ou encore la metteuse en scène belge Anne-Cécile Vandalem.

Le mouvement "H/F Egalité femmes/hommes dans l'art et la culture" avait contesté ces chiffres affirmant qu'au mieux, le taux n'atteignait pas plus de 33%.

Durant le "feuilleton théâtral", une tribune ouverte organisée par le Festival, la metteuse en scène Carole Thibaut avait laissé éclater sa colère dans un discours dénonçant le manque de metteuses en scène à Avignon.

"Le phallocentrisme et la domination masculine sont la honte de tout le milieu intellectuel, artistique et culturel de ce pays, (...) de chaque directeur de lieu, de galerie, de festival, qui ne fait que représenter et reproduire à l’infini la pensée dominante", a-t-elle déclaré.

"Ce Festival milite pour le féminisme (...) et on va œuvrer pour avoir plus de femmes pour réparer une injustice historique", a assuré M. Py.

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