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Vincent Cassel et Romain Duris s'affrontent dans "Fleuve noir"

"Fleuve noir" d'Erick Zonca, en salles mercredi, met face-à-face Vincent Cassel en commandant de police usé et alcoolique, et Romain Duris en professeur de français inquiétant, dans un polar sombre qui se distingue par la performance des deux acteurs.

L'intrigue se noue autour d'une disparition, celle d'un adolescent, Dany, signalée par sa mère (Sandrine Kiberlain). Le commandant Visconti (Vincent Cassel), policier au bout du rouleau et confronté à des problèmes relationnels avec son propre fils adolescent - mêlé à des petits trafics de drogue -, est chargé de l'enquête.

Il fait la connaissance du voisin, Yan Bellaile (Romain Duris), prof de français qui donnait des cours particuliers à Dany, qui s'intéresse de très près à l'enquête. Convaincu qu'il a des choses à cacher, le commandant Visconti va le surveiller et essayer de le pousser dans ses retranchements.

Adaptation du roman "Une disparition inquiétante" de l'écrivain israélien Dror Mishani, le film est né dans l'esprit d'Erick Zonca après avoir lu ce livre, avec la volonté de mettre en scène un "jeu de chat et de souris entre ces deux personnages dysfonctionnels".

"C'est la figure du flic qui combat le mal, mais qui est lui-même contaminé par le mal", ajoute le réalisateur de "La Vie rêvée des anges", qui n'avait plus tourné de long métrage au cinéma depuis "Julia" avec Tilda Swinton en 2008.

Il explique avoir "complètement transformé" le personnage du policier qui, dans le livre, "fait plutôt partie des flics droits, justes".

Démarche animale et bancale, barbe en broussaille et cheveux hirsutes, imperméable trop grand - évoquant les films noirs français des années 50 ou 60, tels ceux de Jean-Pierre Melville-, Vincent Cassel impose sa présence dans une composition tout en excès qu'il a inventée au dernier moment, après avoir repris le rôle prévu pour Gérard Depardieu.

"J'aime bien quand c'est psycho-physique, quand c'est le corps qui mène et quand on compose des personnages", souligne Erick Zonca, pour qui "il fallait que Vincent aille dans les extrêmes".

A l'opposé, Romain Duris compose un prof rentré, raide et maniéré, coincé dans une veste étriquée, tout en ambiguïté et aux limites de la folie.

"C'est un personnage qui est très riche, qui a une dimension psychologique impressionnante", a indiqué l'acteur à l'AFP. "Erick (Zonca) adore quand ça déborde, quand c'est moins prévu, il aime bien ce qu'il y a en trop aussi. Donc c'était agréable de se le permettre en étant borderline".

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