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Vincent Macaigne se prend pour un chien dans un film de Samuel Benchetrit

Viré par sa femme, méprisé par son fils et bientôt au chômage, Jacques Blanchot mène une vie de chien jusqu'à ce qu'il décide d'en être un. Une parabole racontée par Samuel Benchetrit dans "Chien", en salles mercredi, une fable dérangeante sur les rapports de domination.

Le "chien" du titre, c'est Vincent Macaigne, connu pour ses personnages de losers mélancoliques et vu récemment dans "Le sens de la fête", aux côtés de Jean-Pierre Bacri. Jouant de son physique de anti-héros, l'acteur est ici un personnage dénué de cynisme et de combativité, quitte à se laisser malmener par les autres.

Quand sa femme (jouée par Vanessa Paradis) lui annonce qu'elle est allergique à sa présence et qu'il doit s'en aller, il ne bronche pas. Quand son patron le vire pour des recherches internet jugées inappropriées, il se défend mollement.

Quand il va prendre des cours de dressage -- son chien vient pourtant d'être écrasé -- et que le patron de l'animalerie (Bouli Lanners) lui demande de se mettre à quatre pattes, il s'exécute... et va chercher la balle.

"A travers (ce personnage), j’ai eu envie de parler de notre société actuelle où on nous demande à tous beaucoup et de plus en plus: l’argent, la séduction, la beauté... Et pour cela, est arrivé un personnage à qui, à l’inverse, on ne demanderait absolument rien! Un homme qui deviendrait un chien", explique Samuel Benchetrit dans les notes d'intention du film.

Une exploration qui va jusqu'au malaise quand Jacques, adoptant la posture du chien fidèle, se laisse martyriser par le personnage interprété par Bouli Lanners, qui devait au départ être joué par Jean-Claude Van Damme.

"Pour moi, Chien est un film sur des gens en colère, à bout, à bout de force au cœur d’un monde qui s'effondre", poursuit le réalisateur. Comme le suggère l'affiche du film, montrant Vincent Macaigne les babines rouge de sang, Jacques va laisser de côté sa "vie de chien" pour se transformer à terme "en chien méchant" dans des scènes particulièrement violentes.

Avant d'être un long-métrage, "Chien" était un roman de Samuel Benchetrit (paru en 2015 chez Grasset) et écrit au sortir d'une dépression. Présenté dans plusieurs festivals (Namur, Locarno), le film du réalisateur d'"Asphalte" et "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" n'a pas laissé indifférent. "Je sais qu’un film comme +Chien+ ne peut pas faire l’unanimité. Et tant mieux. Je crois que ce film a besoin de se digérer", souligne Samuel Benchetrit.

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