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Electronique : pas de quartiers dans la guerre entre assistants virtuels

La guerre entre assistants vocaux virtuels fait rage à Las Vegas alors que s'ouvre mardi au public la grand-messe annuelle de l'électronique, le CES, voyant s'affronter sur ce marché porteur principalement les mastodontes américains et Amazon et Google.

"La voix est là pour rester" en matière d'interface de communication entre l'homme et la machine, a lancé lundi Ned Curic, responsable des activités automobiles pour Alexa, l'assistant vocal d'Amazon.

M. Curic présentait, à la veille de l'ouverture officielle du CES, un partenariat avec l'équipementier automobile français Faurecia : les occupants des véhicules pourront dialoguer via Alexa avec leur voiture intelligente et connectée, pour ajuster la température, choisir la musique etc...

Difficiles de compter les entreprises qui annoncent l'intégration d'un assistant virtuel dans leurs appareils ou leurs systèmes: Panasonic, LG, Pioneer et bien d'autres...

Selon la CTA, association professionnelle qui organise le CES, la commande vocale alliée aux avancées de l'intelligence artificielle est LA tendance du moment en électronique et devrait continuer sur sa lancée en 2018, notamment via les hauts-parleurs connectés activés à la voix, dont il devrait s'écouler plus de 43 millions d'unités en 2018 rien qu'aux Etats-Unis, une hausse de 60%.

Avec ces appareils, on peut commander une pizza, faire ses courses, écouter les infos, passer de la musique et contrôler tous les appareils connectés du foyer (machines à laver, frigos, lampes, alarmes, porte d'entrée...). Rendus malins grâce à l'intelligence artificielle, ces assistants apprennent en partie tout seuls au contact de leur propriétaire, auxquels ils s'adaptent progressivement.

- Duel -

Même si Apple a lancé Siri très tôt, en 2011, il n'occupe plus le devant de la scène actuellement, faisant apparaître Google et Amazon comme les principaux combattants, estiment les analystes : leurs majordomes virtuels Assistant et Alexa se retrouvant embarqués dans de plus en plus d'appareils électroniques et de voitures.

Le géant sud-coréen Samsung essaie quant à lui de combler son retard avec le sien, Bixby, dont il a annoncé récemment une version qui se veut plus performante. Mais c'est bien de plus en plus à un duel que l'on assiste.

"Le thème majeur, c'est le combat entre Google et Amazon pour le foyer connecté", résume l'analyste Patrick Moorhead du cabinet Moor Insights & Strategy.

Une bataille qui s'illustre notamment via une concurrence frontale à coups de baisses de prix dans les haut-parleurs connectés qui se vendent le mieux : l'Echo d'Amazon, et celui de Google, baptisé Home. D'abord un peu timide, Google s'est lancé à plein dans la bataille en annonçant en octobre une floppée d'appareils équipés d'Assistant, dont un Home Mini, rival direct de l'Echo Dot d'Amazon.

"La concurrence prend de l'ampleur pour (imposer) l'écosystème (activé par) les assistants intelligents et la question, c'est qui va être l'assistant de choix en 2018", dit aussi l'analyste Brian Blau, du cabinet Gartner.

Apple et Google ont une longueur d'avance car leurs assistants sont déjà intégrés à des millions de smartphones (les iPhone et les appareils fonctionnant sous Android, le système mobile de Google), poursuit M. Blau.

"C'est pour ça qu'Amazon est tellement offensif : il a besoin de millions de moyens supplémentaires pour mettre Alexa entre les mains des consommateurs" et ainsi faire adopter tout son écosystème de services, dit-il encore.

Dans la bataille, "le perdant c'est Cortana, personne n'en parle", relève aussi l'analyste en référence à l'assistant de Microsoft.

Si presque tous les groupes se jettent dans cette tendance lourde, le sud-coréen LG, a mordu la poussière, son petit robot CLOi intelligent refusant catégoriquement de répondre aux questions lors d'une démonstration lundi matin.

"CLOi ne m'aime pas, visiblement", a tenté de plaisanter le responsable du groupe qui lui posait des questions relatives au linge ou au repas du soir, devant journalistes et analystes du secteur, tandis que des rires fusaient dans la salle.

Si les assistants virtuels ont fait figure de vedette avant même l'ouverture du CES au grand-public mardi, les micro-processeurs, victimes de failles majeures de sécurité révélées la semaine dernière, ont été très discrets: seul le patron du géant du secteur Intel abordant frontalement le sujet.

Lors d'une présentation dans la soirée, il a assuré que les conséquences de ces failles - Meltdown et Spectre - étaient contenues grâce à une collaboration "remarquable" des entreprises du secteur.

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