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Enfin une jolie "smartwatch": faut-il craquer pour cette montre de Huawei sous Android ?

Le constructeur chinois connu du grand public pour ses smartphones se lance sur un marché hésitant, celui de la "smartwatch" ou "montre connectée". Va-t-il convaincre les amateurs de nouvelles technologies de dépenser au moins 399€ ?

Cela fait plusieurs années que les constructeurs essaient de nous convaincre de l'utilité d'une smartwatch ou "montre connectée".

Désormais, comme pour les smartphones, la plupart des acteurs (sauf Samsung) fait à nouveau confiance à Android pour l'interface, se concentrant sur le matériel.

Huawei, l'un des acteurs majeurs du mobile, avait présenté son premier modèle lors du dernier IFA, en septembre dernier. Quelques semaines plus tard, RTL info a passé la Huawei Watch au poignet pour faire le point sur les avancées de ces smartwatches.


Techniquement, une réussite

Pas de doute, Huawei sait y faire. Le constructeur chinois a définitivement quitté le monde du low-cost, et propose une vraie montre, esthétiquement parlant. Elle est en métal brossé et ses bracelets en cuir ou en métal.

Nous avons donc un cadran rond de 42 mm, protégé par un verre en cristal de saphir très résistant et un écran AMOLED de 400 x 400 pixels. On y trouve une puce Snapdragon 400 à 4 cœurs de 1,2 GHz et 512 Mo de RAM. Il y a une mémoire interne de 4 Go.

La Watch de Huawei intègre un gyroscope, un baromètre, un accéléromètre et un capteur de pulsations cardiaques. Mais il n'y a pas de puce GPS. Elle est équipée du Wi-Fi et du Bluetooth.

Côté autonomie, la batterie de 300 mAh nous a permis de tenir deux journées entière, à condition de l'éteindre durant la nuit. Le boitier en acier inoxydable bien fini est certifié IP67, soit étanche à la poussière et sous 1 mètre d'eau durant 30 minutes.

La montre est bien finie, elle est solide et son design classique est réussi. Son épaisseur de 11,3 mm la différencie par contre rapidement d'une montre traditionnelle. Ça n'a rien de choquant quand on imagine le casse-tête pour caser tous les composants, mais ça reste épais pour une tocante.

Son bouton unique permet de revenir à l'écran d'accueil, ni plus ni moins.

Pour la recharger (toutes les nuits de préférence, pour être sûr...), il suffit de la déposer sur le socle aimanté fourni.

Et l'interface ?

C'est Android Wear 1.3 qui anime cette Huawei Watch. Le petit système d'exploitation de Google n'a pas tellement changé depuis le début de l'année.

Son principe de base reste d'être un écran déporté de votre smartphone, affichant les notifications des applications. On peut donc voir qui appelle (et décrocher, si vous utilisez un kit mains-libres, par exemple), lire un SMS, un email ou un message WhatsApp, afficher les rendez-vous de la journée... Tout dépend de ce qu'il se passe sur le smartphone: certains se limitent aux notifications essentielles, d'autres aiment se laisser déranger toutes les 10 minutes.

Ces notifications s'affichent sous forme de cartes remplissant l'écran de la montre. A l'aide de gestes, on peut les faire défiler, les effacer ou accéder à d'autres options. Parmi ces options, il y a toujours "ouvrir sur le téléphone" (pour lancer l'application Facebook, si vous avez reçu une notification de commentaires, par exemple), ce qui montre les limites d'une smartwatch...

Pour faire défiler ces "cartes", il est possible d'utiliser des mouvements rapides de rotation du poignet. Pratique pour éviter des gestes du doigt qui ne sont pas toujours très faciles à réaliser (l'écran est petit), mais pas assez stable: parfois, on ignore pourquoi, les mouvements du poignet ne donnent rien...


Peut-on répondre à un SMS ?

Oui et non. Lorsque vous recevez un SMS, vous pouvez lire toute la conversation (y compris les messages précédents, donc), mais pour y répondre, ça n'est pas si simple.

Soit vous quittez le message, vous parcourez les contacts et choisissez l'option "envoyer un message", puis vous dictez la réponse (Google se charge relativement bien de la convertir en texte) ; soit vous choisissez parmi les courtes phrases préenregistrées (plus rapides).

En revanche, WhatsApp est plus au point: il est possible de répondre directement (en dictant à la montre, toujours) à une conversation quand vous la lisez.

Et quand il ne se passe rien ?

Quand il ne passe rien sur votre téléphone (quand il n'y a pas de notification), la Watch de Huawei est une belle montre, avec d'innombrables écrans d'accueil (et donc finalement de looks) à choisir.

Aiguilles classiques ou chiffres modernes, avec peu (juste l'heure) ou beaucoup d'informations affichées (nombre de pas, état de la batterie, date, calories brûlées, baromètre). Beau travail de Huawei, car on a vraiment le choix.

Dès qu'on balaye de droite à gauche, on entre dans le menu, où diverses petites applications compatibles sont disponibles. Il y a celles qui sont préinstallées (chronomètre, minuteur, planning, agenda, etc), puis il y a celles issues de votre smartphone.

En réalité, il n'y a pas de boutique dédiée. Toutes les applications présentes sur votre smartphone, et qui gèrent l'extension vers Android Wear, seront également présentes d'une manière ou d'une autre sur votre smartphone. Certaines sont utiles: si vous allez chercher Shazam dans le menu de votre montre, cela permet de lancer l'identification (il y a un micro dans la montre) d'une chanson. D'autres sont ridicules: Skype sur la montre permet... de lancer Skype sur le téléphone.

Google Maps, présent sur la plupart des smartphones sous Android, est donc accessible sur la Watch. On peut afficher la carte, la parcourir, ou afficher la liste des lieux reconnus par Google (commerce ou lieu répertorié). Il est également possible de lancer un itinéraire.



La santé un peu négligée

Alors que le côté "santé et suivi d'activité" est l'une des fonctions les plus utiles d'une smartwatch (ou d'un bracelet d'activité), on le trouve encore un peu trop brouillon sous Android Wear. La Huawei Watch n'échappe pas à la règle.

Bien entendu, le podomètre permet de compter le nombre de pas (de nombreux téléphones savent le faire, pas besoin forcément d'une montre).

Et le capteur de pulsations, pas toujours très fiables (parfois de gros écarts entre deux prises rapprochées), vous renseigne sur votre rythme cardiaque, dont l'historique est conservé. Cela se fait sur demande, et pas de manière continue comme le font les bons bracelets d'activité de Fitbit ou de Garmin.

On se perd un peu entre les différentes applications: Google Fit résume "votre activité" avec parfois un décalage. Mais Huawei a ajouté deux applications maison un peu redondantes: "Suivi de fitness" enregistre vos pas et extrapole les calories dépensées sur une durée précise et sous forme d'objectif à atteindre lors d'une séance. "Suivi journalier" vous indique le nombre de pas effectués sur la journée, de calories brûlées et de "assis-debout".

L'ensemble manque d'homogénéité, de clarté et d'ergonomie. Si c'est votre truc, mieux vaut se tourner vers Fitbit ou Garmin, qui ont des solutions nettement plus intelligentes et simples à utiliser.


Conclusion

La Huawei Watch n'est pas encore la montre qui va populariser le concept de "smartwatch" auprès du grand public. Certes, elle ressemble vraiment à une montre, car son design est soigné et réussi.

Mais à 399€ minimum (pour le modèle classic avec bracelet en cuir), elle parait très chère par rapport aux prestations d'Android Wear, qui n'ont pas vraiment évolué depuis plusieurs mois.

L'usage principal de la montre reste d'être un écran déporté affichant les notifications de votre smartphone, et permettant certaines interactions avec les applications de ce smartphone. Après deux semaines d'utilisation constante, on s'habitue à ne plus manquer aucun appel, aucun SMS, aucun message WhatsApp. Vous pouvez laisser votre smartphone en silencieux dans votre poche. Ceux qui passent beaucoup de temps sur la route pourraient y trouver leur compte. 

L'aspect "santé" n'est pas assez bien géré, selon nous, avec des applications approximatives qui ne font finalement que compter les pas, et un capteur de rythme cardiaque qui ne s'enclenche qu'à la demande. Les autres bracelets "santé", comme le FitBit Charge HR, semblent nettement plus avancés dans un domaine qui donnerait pourtant tout son sens à la smartwatch.

Reste que la Huawei Watch, ronde et élégante, est l'une des meilleures montres sous Android Wear, un système d'exploitation qui va s'améliorer au fil des ans. On ne lui reprochera qu'une certaine lenteur dans le lancement des applications, et l'absence de capteur de luminosité ambiante, qui permettrait d'ajuster automatiquement celle de l'écran. 

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