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Esport: avec Vitality, dans les coulisses du Major de Counter-Strike

Dans leur chambre d'hôtel de Stockholm réaménagée en centre d'entraînement, les cinq joueurs de l'équipe française d'esport Vitality, "Zywoo", "Shox", "Apex", "Misutaa" et "Kyojin" se préparent pour leur match le plus important depuis deux ans.

Dans le coin de la salle, les entraîneurs observent sans trop intervenir. Ensemble, ils peaufinent leurs stratégies pour les play-offs du Major de Counter-Strike, compétition la plus prestigieuse du célèbre jeu vidéo de tir organisée de jeudi à dimanche dans la capitale suédoise. Au même étage, les sept autres équipes du tournoi occupent les chambres voisines.

Jour de match: aux alentours de 20h00, les joueurs Vitality font leur entrée sur la scène de l'Avicii Arena devant plusieurs milliers de fans. Privés de grands événements en public depuis le Covid, ils attendent ce moment depuis plus de deux ans.

- "Tremblotte" -

"Il y a deux possibilités", explique à l'AFP le coach de Vitality Rémy Quoniam, alias "XTQZZZ". "Soit l'excitation se transforme en adrénaline positive et ils jouent leur jeu, soit de voir autant de monde, ça provoque de la peur, de la tremblotte au niveau du poignet ou dans la tête."

Pour leur quart de finale contre NaVi, les Français ne partent pas favoris après une phase de poule délicate. Face à eux se dresse le meilleur joueur du monde actuellement, l'Ukrainien "S1mple", Oleksandr Kostyliev de son vrai nom, 24 ans. Mais "Vita" compte dans ses rangs Mathieu "Zywoo" Herbaut, son prodige de presque 21 ans.

"C'est eux qui sont favoris, qui ont la pression sur les épaules. On doit être au maximum de notre niveau et jouer comme on sait le faire. On est réputés pour être extrêmement agressifs, très rentre-dedans", assure "XTQZZZ".

Le quart de finale étant programmé en soirée vendredi, il a fallu gérer le sommeil et les repas. "On pousse un peu le réveil, entre 10 et 11h, pour être à notre pic de forme à 20h", explique Dan "Apex" Madesclaire, l'un des joueurs les plus expérimentés, qui dispute à 28 ans son 14e Major. "Avant le match, on reste dans les chambres devant des séries, on essaye de ne pas trop voir de monde pour rester canalisés sur notre objectif", ajoute le capitaine de l'équipe.

- Cohésion d'équipe -

Sur Counter-Strike, un jeu vidéo disputé à cinq contre cinq, le principe est simple: une équipe doit poser une bombe, tandis que l'autre doit l'en empêcher avant la fin d'un round de deux minutes. La rapidité d'exécution et l'agilité sont cruciaux mais la stratégie et la communication jouent un rôle tout aussi important.

D'où la nécessité de travailler la cohésion d'équipe, explique "Apex". Lors des entraînements, "il y a des moments où on ne joue même pas, on parle juste entre nous de ce qui se passe, de comment on va aborder le match d'après, la mentalité... Toutes ces choses dont les gens ne se rendent pas compte."

"Derrière un niveau, il y a un groupe, une équipe. C'est ça qui est primordial, ce n'est pas spécialement le jeu en lui-même. Il faut d'abord créer un goupe uni et fort, et lorsqu'on a ça, on peut espérer avoir des résultats", poursuit-il.

Dans les allées de l'Avicii Arena, les fans ont fait le déplacement avec drapeaux et bannières. On y retrouve l'ambiance des matches de foot ou de rugby.

Le match est de haut niveau, le duel entre "S1mple" et "Zywoo" tient ses promesses mais tourne finalement à l'avantage de l'Ukrainien. Vitality a chuté 2 manches à 0 et c'est donc NaVi qui poursuit son chemin en demi-finale.

Mais malgré la déception, les joueurs ont pu savourer le retour des grands événements avec un public massif. "C'est pour ça qu'on joue", souffle "Apex".

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