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Harcèlement en ligne: le gouvernement veut mieux contrôler les plateformes

Le gouvernement a présenté jeudi un plan d'action contre le harcèlement en ligne, en plein scandale de la "ligue du LOL", pour accélérer le retrait des contenus haineux qui circulent sur les plateformes, et responsabiliser ces dernières, qui pourraient être dotées d'un nouveau statut.

"Il faut que les auteurs de contenus haineux comprennent que nous irons les chercher partout où ils sont et que nous ferons cesser leurs violences. Nous allons agir avec fermeté et à tous les niveaux", a lancé le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi, dans une interview commune avec la secrétaire d'Etat à l'Egalité Marlène Schiappa, dans le Figaro.

Le gouvernement présentera dans ce but "des actions législatives et non législatives pour pouvoir réguler toute la chaîne de la haine en ligne", a-t-il ajouté, confirmant notamment qu'une loi serait dévoilée au printemps, qui instaurera "une obligation de retrait de ces contenus pour les plateformes qui ont une +responsabilité particulière+ comme Facebook, Twitter, YouTube mais aussi Webedia" (qui gère de nombreux sites et "influenceurs" du web en France).

En outre, M. Mahjoubi a dit réfléchir "sans tabou" à la création d'un nouveau statut pour les plateformes en ligne comme Facebook et Twitter, qui serait situé entre celui d'hébergeur de contenus et d'éditeur, rappelant que le statut actuel d'hébergeur en ligne "limite trop fortement leur responsabilité".

Sur France Inter, il a expliqué que ce nouveau statut intermédiaire permettrait de doter ces plateformes d'une "plus grande responsabilité" et d'obligations de transparence, et de mieux les contrôler et les sanctionner.

"Si on veut lutter contre le harcèlement, les plateformes doivent mettre les moyens, aujourd'hui Twitter n'est pas à la hauteur", a estimé M. Mahjoubi sur France Inter.

Le secrétaire d'Etat au Numérique a par ailleurs expliqué que le gouvernement ne voulait pas mettre fin à l'anonymat sur internet, mais seulement le restreindre pour certains usages, précisant des déclarations du président Emmanuel Macron à ce sujet.

"L'anonymat, ça dépend : il y a des usages sur lesquels on ne peut plus fonctionner avec", a-t-il lancé, citant "la démocratie participative" et en particulier "les pétitions en ligne" pour lesquelles "il faut zéro anonymat".

Pour les autres usages, il a affirmé qu'il souhaitait juste accélérer "la levée de l'anonymat" pour les auteurs de contenus haineux qui se cachent derrière des pseudonymes, soulignant que la justice pouvait d'ores et déjà remonter jusqu'à eux.

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