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Imprimer ses photos soi-même, la nouvelle tendance: on a testé "la plus petite" imprimante portable pour smartphone et un étrange Polaroid

Les 'Instax' de Fuji font fureur. Il s'agit pourtant d'appareils photo instantanés tout simples, qui ne permettent ni la retouche, ni de savoir si la photo est assez réussie ou bien cadrée pour mériter d'être imprimée. Pour ceux qui sont un peu plus exigeants, il existe d'autres solutions. On a testé un appareil photo très ambitieux signé Polaroid et "la plus petite imprimante portable au monde", la HP Sprocket Plus. Verdict.

Si la photographie numérique a depuis longtemps remplacé le très lourd duo "pellicule / commande chez le photographe", ce n'est pas pour autant que les gens ont arrêté d'imprimer leurs clichés.

Rapidement, des sites de commandes de photos en ligne ont fleuri sur le web, et de nombreuses personnes continuent d'en imprimer pour garnir des cadres ou des albums photos.

Mais une nouvelle manière d'envisager la photographie revient à la mode: la photographie dite "instantanée". Les plus de 35 ans se souviennent sans doute des premiers appareils photo Polaroid qui sortaient immédiatement le cliché, sur des petits formats carrés et aux couleurs très peu flatteuses… Il est (plus ou moins) de retour.

Est-ce parce que nos modes de consommation sont en constante mutation, ou parce que le vintage se décline décidément à toutes les sauces ? Qu'importe, finalement, car deux appareils sont passés sur nos bureaux pour un petit dossier: le remake moderne du Polaroïd, baptisé sobrement Pop Instant Digital Camera, et une imprimante photo pour smartphone, la Sprocket Plus de HP. Ils veulent faire de l'ombre aux Instax de Fuji, qui dominent le marché.


POLAROID POP (249€)

L'histoire de Polaroid est aussi riche que son actualité est complexe. Inventeur révolutionnaire de la photographie instantanée aux Etats-Unis au milieu du 20e siècle, Polaroid s'est éteint en 2008, en fermant ses dernières usines.

Mais comme souvent, des petits malins rachètent les restes, à savoir le nom, le logo, quelques brevets pratiquement inutilisables, pour tenter de faire renaître de ses cendres une marque mythique. C'est ce qui est en train de se passer, et Polaroid surfe sur l'apologie du vintage pour ressortir appareils, films et produits dérivés (dont des caméras, des batteries externes, des t-shirts, des télévisions, des montres, des lunettes de soleil…).

Parmi les nouveaux appareils photos, il y a la 'POP Instant Digital Camera', une sorte de version 2.0 du Polaroid. Le OneStep 2 i-Type, lui, est un remake de nos vieux souvenirs: gros flash, gros viseur manuel, photo qui sort toute seule vers l'avant.

Et c'est peut-être celui-là qu'on aurait du essayer car le POP qui est arrivé à la rédaction ressemble à un produit bâclé. Neuf et emballé, il souffre cependant de deux gros défauts: le capot ne se ferme pas bien et la connexion avec le smartphone est chaotique.

L'idée n'est pourtant pas mauvaise

Dommage, car l'idée n'est pas tout-à-fait mauvaise. Le POP est un appareil photo instantané et numérique à la fois. Ou plutôt, une mini-imprimante photo à laquelle on a greffé une optique et une mini tablette, qui sert à afficher les photos prises, ce qui est plus prudent avant de les imprimer, ça évite le gaspillage. Le logiciel intégré permet également de retoucher sommairement la photo (filtre, cadre, texte) avant de l'imprimer, voire même d'envoyer les photos vers un smartphone (et vice-versa) via une application iOS et Android.

Le meilleur des deux mondes, donc ? Pas vraiment. Car dans la pratique, le POP est pratiquement inutilisable. On imagine que notre appareil de test, pourtant neuf, souffre d'un défaut de fabrication. Défaut assez gênant: le capot aimanté en plastique, que l'on retire pour insérer le papier photo et la dragonne, contient une petite excroissance qui, en position fermée, touche un petit capteur indiquant à l'appareil que tout est en ordre:

Mais ce capteur n'est pas bien ajusté, et notre appareil croit toujours que son capot est ouvert, sauf lorsqu'on serre fermement les deux parties. Tant qu'il croit que le capot est ouvert, le POP ne veut rien imprimer et indique régulièrement un message d'erreur.

Trop de problèmes

Si ce n'était que ce défaut de fabrication qu'on espère limité à notre exemplaire, on pourrait le pardonner. Mais il y en a d'autres. La connexion avec l'application pour smartphone, très chaotique elle aussi. En gros, nous ne sommes jamais parvenus à relier les deux. Le POP est supposé générer un Wi-Fi permettant la connexion entre les deux appareils, mais ça ne doit pas être compatible avec les nôtres, tournant sous Android 8, la dernière version de l'OS de Google. On ne pourra donc pas vous dire comment ça fonctionne, mais l'idée est de remplacer l'interface du POP par l'application du smartphone, afin de pouvoir utiliser l'appareil photo de ce dernier, souvent bien meilleur que celui du POP, pourtant bien plus encombrant.

Ajoutez à cela des difficultés pour la mise en place du papier (sans doute liés à ce capot impossible à fermer), la mention "Papier non reconnu" avant l'impression, et une grosse approximation dans la traduction françaises des menus, et on a ce sentiment d'un appareil sorti bien trop vite… Des corrections logicielles peuvent être apportées, mais pour le matériel, c'est une autre histoire.

Et l'impression des photos ? La magie opère moins qu'à l'époque, mais on s'amuse cependant toujours autant à regarder sortir la photo. Comptez une trentaine de secondes. Vous pouvez dans les options en faire un appareil photo vraiment instantané en lui demandant d'imprimer la photo automatiquement et immédiatement juste après la prise de vue, mais c'est risqué (si la photo est floue, ratée, etc).

La qualité du capteur photo, pourtant encombrant, est relative. Mais même s'il est très moyen, la technique d'impression étant à peine meilleure qu'à l'époque (beaucoup de "bruit", couleurs délavées), et la photo n'est pas très jolie. C'est du "type Polaroid", donc on lui passera ces défauts. Le procédé est lié au papier utilisé, fabriqué par Zink (pour 'zero ink', 'pas d'encre'), et lié à la température appliquée aux différentes couches. La taille des photos: 7,6 x 10 cm, gros bords compris.

Il n'y a donc pas de recharge de cartouches d'encre. Juste des recharges de papier spécial, assez chères. Comptez 10€ pour 10 photos. 1€ la photo, c'est donc 10 fois plus cher que de commander ses clichés sur internet.

HP SPROCKET PLUS (199€)

HP a été moins ambitieux que Polaroïd, et n'est d'ailleurs pas le premier à sortir une imprimante de poche. La petite Sprocket Plus est un modèle de compacité, même comparée à la Sprocket normale qui n'était pourtant pas bien épaisse. Légère, elle se contente d'un bouton d'allumage et d'une prise pour la recharge. Elle serait "l'imprimante portable la plus fine du monde", d'après HP.

C'est donc une imprimante mobile, qui fonctionne sur batterie, et exclusivement en lien avec un smartphone qui aura préalablement téléchargé l'application Sprocket de HP.



La technologie est assez similaire au Polaroid POP car c'est le même genre de papier qui est utilisé, fabriqué par Zink. Le format est un peu plus petit: 5,8 x 8,7 cm chez HP, contre 7,6 x 10 cm pour le POP de Polaroid, mais si on retire les bords de ce dernier, on a une surface de photo sensiblement identique. Notez que les papiers pour la Sprocket coutent moins cher: 13€ pour 20. Et ils sont équipés par défaut d'une couche adhésive, si vous voulez coller la photo…

HP a une solide réputation dans la fabrication de matériel: vous ne rencontrerez donc aucun problème dans la configuration et l'utilisation de la Sprocket Plus, à la finition soignée. Chargement du papier, connexion, tout fonctionne normalement…

L'application est un modèle d'efficacité et de rapidité et permet de retoucher les photos en détails (format, calque, dessin, cadres, etc). Connectée à vos réseaux sociaux, elle peut également aller chercher des photos directement sur ceux-ci plutôt que de devoir les télécharger sur votre smartphone. C'est malin…

Conclusion

Le culte du vintage, du "c'était mieux avant", a atteint la photographie instantanée. 10 ans après les dernières fermetures d'usine Polaroid, les jeunes découvrent ce concept amusant: prendre une photo et pouvoir l'imprimer immédiatement. Même si la qualité de la photo est médiocre, même si elle coûte 10 fois le prix d'une commande de photos traditionnelles en ligne. Il ne faut pas toujours chercher à comprendre: c'est le côté "fun" qui prime. Les jeunes sont forcément ciblés: ils ne font plus d'album photo depuis longtemps, et n'aiment pas spécialement les cadres…

Fuji et ses Instax dominent le marché de la photo instantanée avec ses petits appareils photos vraiment instantanés et mécaniques (pas d'écran, pas de retouche: vous prenez la photo et elle sort).

Si vous cherchez quelque chose de plus sophistiqué, on vous conseille plutôt la petite imprimante sans aucun fil de HP, la Sprocket Plus (199€), extrêmement compacte, et qui se connecte facilement à n'importe quel smartphone. C'est fiable et efficace, et les photos (13€ pour 20) ont l'avantage d'être autocollantes si vous le souhaitez.

L'appareil photo POP (249€), conçu par ceux qui ont racheté la marque Polaroid, veut trop faire, et n'y parvient pas. Un appareil photo instantané avec logiciel de retouche intégré, et connecté à un smartphone: l'idée est belle. La conception, nettement moins. On peut supposer que notre modèle de test, neuf, avait un petit défaut de fabrication et que le capot ne se fermait donc pas bien, entraînant bien des soucis. Mais les autres problèmes rencontrés prouvent que le produit n'est pas bien fini.

Polaroid Pop :


 
 
 

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