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Jeux vidéo: comment le "cloud" change la donne

En mettant la puissance de son "cloud" informatique au service du jeu vidéo, Google ouvre de nouveaux horizons --quasi-illimités-- aux créateurs de jeu comme aux "gamers", qui pourront maintenant jouer en streaming.

Stadia, présentée mardi par le groupe, est "une plateforme où tout le monde peut jouer, regarder et créer depuis n'importe quel écran à tout moment", selon le slogan de Google.

- Jouer -

Actuellement, les mordus de jeux vidéo ont plusieurs moyens d'accéder à leurs titres favoris: acheter un DVD ou un Blu-ray, ou bien les télécharger sur un appareil, console ou PC.

Le "cloud" --infrastructure informatique composée de milliers de serveurs qui communiquent à très haute vitesse-- permet d'ajouter un moyen d'accès, à la fois ultra rapide et quasiment sans limite de taille. Toutes les données sont en effet stockées dans le "cloud", dont Google est l'un des acteurs majeurs, avec Amazon et Microsoft.

Avec Stadia --et une connexion internet de très bonne qualité-- le joueur va pouvoir, grâce au "cloud", jouer directement en ligne, sans accroc, depuis différents appareils compatibles (tablette, smartphone, télévision, etc) à des jeux très élaborés. Et ce, sans avoir à les télécharger ou à les installer.

Comme cela est déjà possible avec la vidéo ou la musique en streaming, le "cloud" permet aussi d'interrompre une partie sur un appareil pour la reprendre sur un autre.

Le défi technique est de taille car les jeux vidéo sont numériquement "lourds" tant ils sont chargés en données exigeant d'énormes puissances de calcul.

Il faut en plus que le transfert des données soit suffisamment rapide pour éviter des interruptions dans l'action ou une dégradation du graphisme.

Google n'a pas dévoilé le modèle économique pour sa plateforme: Abonnement ? Publicité ? Pourcentage demandé aux créateurs ? Le groupe a plusieurs possibilités pour "monétiser" à terme son service.

Il faut de toute façon pour attirer le chaland, que la plateforme offre un catalogue intéressant. Outre "Assassin's Creed Odyssey" du français Ubisoft, déjà testé en streaming avec Google ces derniers mois, "Doom Eternal" sera proposé sur Stadia.

Les utilisateurs de Stadia pourront se servir d'une manette de jeu spéciale ouvrant accès à la plateforme.

- Créer -

Actuellement, les créateurs de jeux font face à des "limites", car il faut que leurs produits tiennent sur un support physique ou qu'ils soient téléchargeables dans un temps raisonnable, explique à l'AFP Darryl Long, directeur du studio Ubisoft de Winnipeg au Canada, qui explore depuis quelques mois les possibilités offertes par le "cloud".

Or, les joueurs veulent des "univers plus immersifs", leurs "attentes continuent de croître", souligne M. Long, venu à San Francisco pour la Conférence annuelle des développeurs de jeux.

Il explique aussi que même en interne, transmettre les "énormes fichiers" d'un membre du studio à un autre est une "galère", qui fait un perdre beaucoup de temps.

"Avec des jeux créés pour le +cloud+, il n'y a pas de limites", poursuit M. Long, le "cloud" peut "aider les créateurs à développer plus vite" leurs jeux, à les tester immédiatement etc...

Il va permettre aussi d'améliorer la qualité graphique et d'animation.

Le jeu vidéo actuel "n'a jamais été capable de simuler certains objets réels de façon réaliste, comme les vagues, la neige et sa façon de s'agglomérer ou de se transformer en avalanche, ou les dunes de sable", explique Darryl Long.

S'il y a encore du travail pour "explorer" tout ce que le "cloud" peut apporter pour les créateurs, continue Darryl Long, qui prédit "une nouvelle ère dans le jeu vidéo sur les 5 ou 10 ans à venir".

- Regarder -

Le système Stadia va aussi permettre aux joueurs de diffuser en direct leurs parties sur YouTube (détenu par Google).

Le public pourra donc regarder ces parties en temps réel, un passe-temps qui fait déjà fureur chez les plus jeunes, comme le montre le succès de la plateforme Twitch d'Amazon.

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