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Jeux vidéo: Ubisoft, retour sur une odyssée très montpelliéraine

"Derrière les Lapins Crétins, il y a des gens, un territoire": depuis un quart de siècle, l'histoire mondiale du jeu vidéo s'écrit en partie dans les studio d'Ubisoft à Montpellier, une "odyssée" que retrace une exposition tout public ouverte jusqu'en mai.

Ubisoft, société française fondée en 1986 et toujours dirigée par la fratrie Guillemot, est devenue une entreprise d'envergure internationale, présente dans une cinquantaine de pays dans le monde et valorisée autour de six milliards d'euros, grâce au succès de jeux comme "Assassin's Creed", "Far Cry" ou "Just Dance".

En 1995, elle ouvre de modestes locaux dans le centre piétonnier de Montpellier. Aujourd'hui, après plusieurs déménagements, plus de 450 personnes travaillent dans un bâtiment hyper moderne de 4.500 m2 situé à Castelnau-le-Lez, en périphérie de la cité du sud de la France.

Sous la houlette de Michel Ancel, Franco-monégasque entré chez Ubisoft à 17 ans, le studio montpelliérain a sorti dès ses débuts quelques-uns des personnages de jeu vidéo les plus célèbres au monde, comme Rayman (1995) et les Lapins Crétins (2006).

Michel Ancel, qui a aussi travaillé sur l'adaptation du film "King Kong" de Peter Jackson et le titre d'aventure "Beyond Good and Evil", s'est retiré en 2020, à 48 ans, de l'industrie du jeu vidéo.

Si l'aventure se poursuit sans lui, on le retrouve néanmoins dans des capsules vidéo retraçant l'histoire du studio, en ouverture de l'exposition "Ubisoft, une Odyssée montpelliéraine", inaugurée jeudi.

Accessible gratuitement trois jours par semaine (mercredi, samedi et dimanche), du 5 février au 7 mai, elle se tient dans le hall du Campus créatif, un bâtiment moderne qui depuis six mois accueille quatre écoles formant aux métiers du jeu vidéo, de l'animation 3D ou encore du cinéma et du design. Elle se prolonge par un "coin jeux vidéo" à la Halle Tropisme, toute proche.

Jean Zeid, journaliste spécialisé dans les jeux vidéo et commissaire de l'exposition, a voulu souligner, en extirpant quelque 200 œuvres des archives de l'entreprise, que derrière ces personnages et jeux emblématiques, "il y a des ordinateurs, mais aussi des créateurs, avec leur sensibilité propre". "Dans les jeux créés à Montpellier, la nature joue par exemple un rôle prépondérant", a-t-il expliqué lors du vernissage.

- Voile de mystère -

Le visiteur découvrira notamment les tout premiers crayonnés de Rayman et des Lapins Crétins, ainsi que des études réalisées pour "Beyond Good and Evil", un jeu d'action-aventure qui met en scène une jeune journaliste, Jade, dans un monde futuriste.

Sorti en 2004, il n'a pas rencontré le succès commercial escompté, mais conserve une aura quasi mythique et sa suite est attendue depuis une quinzaine d'années.

En visite surprise dans les studios de Montpellier en 2019, le PDG d'Apple, Tim Cook, avait pu assister à une démonstration de "la technologie de +Beyond Good and Evil 2+, qui permet de passer, sans latence (temps de réaction, NDLR), de l'infiniment petit à un système solaire tout entier", avait à l'époque indiqué Ubisoft, toujours très avare de détails sur ce projet aux allures d'Arlésienne.

Quelques très belles images de déserts peuplés de monstres géants, que l'on pourrait croire issues des univers de Star Wars ou de Dune, donne "peut-être" une idée de ce que pourrait être le décor du jeu, a expliqué, sans beaucoup s'avancer, le commissaire de l'exposition, Jean Zeid.

"Tout que je peux dire, c'est qu'on travaille fort dessus. Cinq studios, tous en Europe, sont impliqués: Paris, Bordeaux, Montpellier, Mayence (Allemagne) et Barcelone (Espagne)", a assuré à l'AFP, en marge du vernissage de l'exposition, le directeur d'Ubisoft Montpellier, Guillaume Carmona.

"Développer les technologies en même temps que le contenu, ce n'est jamais facile. C'est comme créer un univers, repenser une langue", a-t-il remarqué, avant d'ajouter, sans plus lever le voile: "Le futur du jeu vidéo continue à se passer ici."

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