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Les tests de Mathieu: le Polaroid OneStep+ mise tout sur le "fun" de la photo instantanée (et c'est sa seule qualité)

Les photos sont très chères (un peu plus de 2€ pièce !), elles sont vendues dans un tiroir en plastique et en métal à usage unique, et leur qualité très limitée. Le seul avantage des Polaroid OneStep 2 et OneStep+, c'est le concept, assez fun il est vrai, de la photographie instantanée et orginiale. Avec quelques options inédites. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Lisez cet article avant de craquer…

Depuis quelques années, une petite entreprise néerlandaise a décidé de faire renaître de ses cendres la marque Polaroid, en rachetant quelques machines et brevets, et en tentant d'améliorer la formule chimique originale.

On parle bien ici d'appareil photographique instantané, celui-là même que votre vieil oncle sortait fièrement durant les fêtes de Noël au 20e siècle.

Après une histoire mouvementée (voir mon article de 2018) suite à l'émergence de la photographie numérique, Polaroid est de retour, sous différentes formes, pour le meilleur ou pour le pire. A côté des Instax de Fujifilm qui ont trouvé leur public, il est donc à nouveau possible de s'offrir un appareil photo Polaroid Originals (le nouveau nom de la marque) basé sur le même principe qu'il y a 40 ans.

J'ai pu essayer le OneStep+ (qui est un OneStep 2 connecté, voir mes conclusions) durant deux semaines et voici mon avis.


 

Rien a changé…

Si l'appareil est désormais en plastique et donc très léger, il n'a pas beaucoup changé depuis le OneStep premier du nom, sorti en 1977.

Effectivement, il faut insérer une cartouche de 8 papiers photo dans le bas de l'appareil, viser de manière approximative dans l'œillère, appuyer sur le déclencheur et attendre 2 secondes que la photo sorte de l'appareil.

La photo sort protégée par un film plastique noir qui se rétracte tout seul par la suite, ce qui est assez pratique. L'idéal est de ne pas exposer la photo à la lumière durant une dizaine de minute.

Le procédé chimique est toujours le même pour faire apparaître les couleurs ; et le look a à peine changé, même si l'assemblage et la finition laissent un peu à désirer (mais on parle d'un appareil à 149€).

Donc sur les fondamentaux, rien n'a changé. Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, vous allez le voir.

Qualité d'image médiocre

Avec l'amélioration de la qualité des photos que l'on prend tous les jours avec nos smartphones, on s'est habitué à une image nette, avec des couleurs fidèles et une bonne balance des blancs. Bref, quelque chose de beau, à regarder sur son smartphone, à partager et parfois à imprimer via une commande sur internet, par exemple.

Du coup, quand on retourne la photo prise avec le Polaroid OneStep+, on tombe de haut. J'ai pourtant respecté les consignes: lumière maximale (un soleil d'après-midi) pour la prise de vue et protection de la photo durant 10 minutes ; et même un trépied.

Et le résultat, sur la dizaine de photo (principalement des portraits à une distance d'environ 1,5 mètres), est décevant à pratiquement tous les coups. C'est soit très sombre, soit surexposé, et souvent parsemé de "taches" (voir photo ci-dessous). Aucune couleur n'est fidèle. Sans parler du cadrage: même en visant bien avec le trépied, à travers la lentille, c'est très approximatif.



 
 

Le concept plait toujours

Certains diront que, déjà à l'époque, la qualité de la photo n'était pas la raison pour laquelle on utilisait un appareil photo Polaroid. On le faisait pour avoir la photo directement, ce qui, même en 2019, est une idée plaisante. Une soirée, une surprise, un évènement: c'est très pratique de donner directement un souvenir aux participants ; ça a plus de charme que de lui envoyer un email par la suite.

Effectivement, lors de mes tests, j'ai pu constater que les gens apprécient toujours autant le concept, même si la déception se lisait sur certains visages par rapport à la qualité des clichés.

Pour accentuer le concept "fun" et nous faire oublier la piètre fidélité des photos, Polaroid Originals a prévu un tas de papiers photos différents: on peut donc acheter des paquets avec un encadrement coloré ou dessiné, ou même opter pour des photos en noir et blanc.

Conclusions

Polaroid joue la carte du vintage, de l'immédiateté et du fun pour tenter de faire revivre le concept de l'appareil photo instantané. Un concept qui plait: il suffit de voir le succès des Instax vendus par Fujifilm.

Hélas, en 2019, une partie de la population est devenue un peu plus exigeante par rapport à la qualité des photos, la fidélité des couleurs. En grande partie à cause de l'amélioration constante des appareils photos flanqués sur nos smartphones.

Dès lors, il faut accepter des photos trop sombres ou surexposées, et des couleurs étonnantes, même si on respecte les consignes (bonnes conditions lumineuses, protection de la photo durant 10 minutes, etc).

Le côté "fun" est bien exploité par Polaroid Originals (le nom de l'entreprise néerlandaise qui a ressuscité la marque), et le prix des appareils photos est raisonnable. On trouve des OneStep2 de toutes les couleurs, et parfois sous la barre des 100 euros.

Hélas, c'est le prix des paquets de film qui rend difficilement recommandable l'achat d'un tel appareil. Il faut compter environ 20€ pour… 8 photos ! Rappelons que, commandée en ligne, une photo 10x15 cm classique coûte environ 10 centimes.

De plus, les paquets de 8 sont placés dans une armature de plastique et de métal pour faire fonctionner le principe chimique de la photographie instantanée de Polaroid: bonjour l'empreinte écologique (voir ci-dessous). 

A vous de voir si le jeu en vaut la chandelle.

Si vous optez pour le OneStep+ que j'ai testé, il faudra débourser environ 150€, mais il est possible de le connecter via Bluetooth à un smartphone. L'application permet de commander l'appareil à distance, et de jouer avec des effets (comme la double exposition) pour des clichés plus originaux, mais ça n'est pas pas très simple à prendre en main.


 
 

 

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