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Les tests de Mathieu: Tomtom n’est pas mort, il vient de sortir son meilleur GPS

Dans les années 2000, c’était une entreprise très connue du grand public: le néerlandais Tomtom était la référence du GPS. Entretemps, le marché du GPS est l’un des segments qui a été fortement bousculé par le smartphone, qui a remplacé un tas d’appareils au fil des ans. Et par Google, dont Maps est l’un des outils les plus utilisés, et qui “offre” la navigation sur smartphone. 

On aurait pu croire que Tomtom allait couler mais pas du tout. Car l’entreprise est avant tout un fournisseur de cartes, de logiciels de navigation et de services liés à la mobilité. On trouve les cartes et logiciels de Tomtom dans plusieurs marques de voitures, même si ça n’est pas toujours indiqué. Récemment, Huawei a annoncé collaborer avec Tomtom pour la cartographie du nouvel écosystème qu’il doit mettre en place depuis qu’il est banni pour les Etats-Unis (et donc par Google). L'entreprise me dit avoir engrangé 528 millions d'euros (chiffre d'affaire) en 2020, mais qu'elle subit une perte sur cette année à cause du coronavirus. 

Malgré tout, Tomtom n’abandonne pas ses origines, et commercialise un tas de GPS, pour pratiquement tous les véhicules, de l’avion à la moto. Au niveau des voitures, même s’il est concurrencé de tous les côtés (navigation intégrée, utilisation du smartphone, CarPlay et Android Auto), il met à jour sa gamme. J’ai donc essayé le Tomtom Go Discover, un appareil vendu entre 229 et 299 euros, selon la taille de l’écran (de 5” à 7” de diagonale). Mon modèle de test que vous apercevez sur les photos est de 7”, soit 17,78 cm. 


 
En-dessous, Maps via Android Auto ; au-dessus, le nouveau Tomtom

Le meilleur GPS de Tomtom…

Ironie du sort, alors qu’il n’a jamais eu autant de concurrence structurelle, Tomtom sort enfin un GPS qui procure une expérience plus agréable et plus pratique que le fait de fixer son smartphone sur un support et d’utiliser une application de navigation. Pour plusieurs raisons. 

La première, c’est que l’interface de Tomtom est enfin fluide et réactive. Le dernier modèle que j’avais essayé avait déjà subi un élégant relooking graphique, mais l’utilisation était laborieuse. Dans le Go Discover, Tomtom a utilisé “un nouveau processeur et plus de mémoire” (2 GB de RAM), ce qui le rend “4 fois plus rapide”, selon le constructeur. Il n’y a plus de fossé entre l’usage tactile réactif d’un smartphone et le GPS, on appuie sur un bouton et l’action est immédiatement prise en compte. Le calcul de l’itinéraire, la proposition des routes à emprunter, le recalcul en cas de changement de route, le zoom sur la carte lors des instructions sensibles de navigation: tout est plus rapide, et donc plus agréable à utiliser. 

Deuxième raison: le reste du matériel s’améliore également. On a un écran très grand (presque 18 cm de diagonale), bien lumineux et avec des bordures amincies. Il y a une batterie qui tient une centaine de kilomètres de navigation (auparavant, je ne pouvais pas faire les 80 km aller-retour que représente mon trajet travail-domicile sans brancher l’allume-cigare), et un système de fixation encore plus simple à utiliser (on dépose le GPS sur le socle aimanté, qu’on fixe au pare-brise ou sur un support à coller sur le pare brise, non fourni). 

Troisième raison: les technologies Bluetooth se sont améliorées, et le smartphone peut désormais partager facilement sa connexion internet sans fil, et automatiquement (si vous l’acceptez, votre Tomtom se connectera à votre téléphone dès l’allumage, afin de collecter les infos trafic, parking, essence, noms des lieux, etc). C’est essentiel, ça permet d’éviter un gros surcoût lorsqu’il faut intégrer une carte SIM dans le GPS afin qu’il se connecte tout seul à internet, et ça a très bien fonctionné lors de mes tests. 


En ville, les bâtiments sont modélisés en "3D"
 
En dehors, c'est plus terne...

Quelques options payantes, mais le reste est gratuit

Tomtom a toujours hésité entre les options gratuites et payantes. Il fut un temps où il fallait payer pour mettre à jour les cartes de l’Europe et pour inclure l’état du trafic dans le choix de l’itinéraire. 

Tout ça est devenu gratuit au fil des ans, sans doute parce que la concurrence (Google, Waze) se base sur un autre modèle économique, celui de la publicité. Dès lors, Tomtom cherche d’autres formules de rentabilité par abonnement. 

Il a donc inventé le prix de l’essence dans les stations (qui vous permet de trouver la moins chère selon vos préférences) et la localisation des zones de parking. Tout ça peut s'avérer très utile pour les gros rouleurs :


 

Vous bénéficiez de ces options pendant un an, et puis vous devrez payer un abonnement annuel.

Ce qui reste payant dès le départ, par contre, c’est la prise en compte des radars mobiles via les signalements de la communauté (un peu comme ce que fait Coyote). Cela coûte 2,99€ par mois. 

Conclusion

Avec le Go Discover, Tomtom signe l’un de ses meilleurs GPS. Plus réactif, plus rapide, plus grand: c’est un excellent outil de navigation pour la voiture. A priori, il s’adresse à tous ceux qui n’ont pas envie d’utiliser leur smartphone comme GPS (ça peut être compliqué au niveau du support, de la perte de navigation lors d’un appel entrant, etc), à ceux qui n’ont pas CarPlay ou Android Auto (ces options dans les voitures qui utilisent le logiciel du téléphone pour la navigation, la musique, etc). Ce qui représente, finalement, pas mal de monde. 

A noter, tout de même: le GPS a besoin d’être connecté à internet pour fonctionner au mieux (trafic sur l’itinéraire, noms des lieux, prix de l’essence, signalement des radars mobiles, etc), et pour y parvenir, il faudra partager la connexion 4G du smartphone, via Bluetooth. Normalement, ça se configure une seule fois (c’est relativement simple) lors de la première connexion, et puis ça se fait automatiquement. 

Le prix (entre 229€ et 299€) est relativement raisonnable vu la qualité du matériel proposé par Tomtom, ainsi que la cartographie mondiale et les infos trafic mises à jour gratuitement.

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