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Microsoft défend sa participation à un appel d'offres géant du Pentagone

Après Amazon, Microsoft a confirmé vendredi qu'il était toujours sur les rangs pour remporter un énorme contrat de "cloud" avec le Pentagone, malgré le vent de critiques qui souffle sur la Silicon Valley à propos des collaborations avec l'armée ou la police.

"Tous ceux qui vivent dans ce pays dépendent de la puissance de sa défense", a écrit dans un billet de blog Brad Smith, le président de Microsoft, soulignant que les militaires "risquent leur vie" non seulement pour "défendre" les populations, mais aussi pour les "aider" en cas de catastrophes.

Il y a 15 jours, Google a renoncé au contrat de "cloud" (services et stockage informatiques en ligne) avec le ministère de la Défense --pouvant atteindre 10 milliards de dollars-- estimant qu'il pourrait être en contradiction avec ses "principes" éthiques, laissant la voie libre à ses deux principaux concurrents, Microsoft et Amazon.

La semaine dernière, le patron d'Amazon Jeff Bezos avait défendu la participation de sa société à l'appel d'offres, jugeant que "si les grandes entreprises de technologie tournent le dos au département de la Défense américain, ce pays sera en difficulté".

"Nous savons que la technologie crée des sujets éthiques et politiques auquel le pays doit répondre de façon réfléchie et sage", a écrit M. Smith vendredi. Mais cela ne sera pas possible "si les gens de la +tech+, qui sont les meilleurs connaisseurs de la technologie, fuient le sujet", a poursuivi le dirigeant, dont l'entreprise collabore de longue date avec l'armée américaine.

Il s'est dit conscient du fait que certains salariés pouvaient avoir une opinion différente et avaient la possibilité de ne pas travailler sur des projets militaires s'ils ne le souhaitaient pas.

Pour faciliter le déploiement d'une nouvelle architecture de stockage, le ministère de la Défense a décidé d'attribuer la totalité du contrat, baptisé JEDI, à un seul prestataire, plutôt que de le scinder en plusieurs appels d'offres.

Google avait renoncé au contrat JEDI en partie parce que des milliers d'employés avaient signé une pétition cette année lui demandant de cesser de travailler avec l'armée. Le groupe fait aussi face aux critiques internes sur un autre sujet éthique: les visées du groupe en Chine, où Google souhaite revenir malgré la censure.

Amazon fait pour sa part face à une fronde d'employés et de militants lui reprochant de vendre ses technologies de reconnaissance faciale à la police ou à l'agence américaine de l'immigration et des douanes (ICE).

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