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Photos d'exactions de l'EI sur Twitter: Le Pen dénonce un "procès politique"

Marine Le Pen a dénoncé un "procès politique" en arrivant mercredi au tribunal correctionnel de Nanterre où elle est jugée avec l'eurodéputé RN Gilbert Collard pour avoir diffusé des photos d'exactions du groupe Etat islamique (EI) sur les réseaux sociaux en 2015, photos qu'elle "republierait" aujourd'hui.

"C’est un procès politique parce que c’est le ministre" de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, "qui l’a souhaité" et a cherché "à condamner quelqu'un sans même avoir de base juridique", a déclaré la présidente du RN à la presse avant l'audience.

"C'est une atteinte extrêmement grave à la liberté d’expression de la cheffe du mouvement politique d’opposition" et "une instrumentalisation de la justice par un pouvoir politique qui est aux abois", a ajouté la candidate à la présidentielle de 2022.

Interrogée pour savoir si elle rediffuserait aujourd'hui les photos d'exactions de Daesh, Marine Le Pen a répondu : "oui je les republierais".

La cheffe du RN s'est dite "profondément indignée d’être poursuivie pour (s') être élevée contre un amalgame effectué sur un plateau de télévision entre le RN et Daesh. Faire cet amalgame c’est minorer, banaliser les exactions épouvantables de ce groupement terroriste et barbare".

"C’est la raison pour laquelle, pour répondre à cette banalisation, j’avais diffusé ces photos d’exactions de Daesh pour dire Daesh c’est ça", a-t-elle fait valoir. "On ne peut pas évidemment confondre ou vouloir confondre Daesh avec un mouvement démocratique qui depuis 45 ans se présente à l’ensemble des élections".

Elle a qualifié de "signe du ciel" le fait que cette audience ait lieu au moment "où on débat à l’Assemblée nationale de la loi +confortant les principes républicains+" sur le séparatisme. "On débat à l’Assemblée d’une loi contre le séparatisme et c’est moi la présidente du premier parti d’opposition qui me retrouve aujourd'hui devant un tribunal correctionnel pour me défendre d’accusations qui sont profondément scandaleuses", a-t-elle souligné.

La leader d'extrême droite, finaliste à la présidentielle de 2017, est poursuivie pour des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats revendiqués par l'EI à Paris et en Seine-Saint-Denis.

Mme Le Pen et M. Collard sont jugés pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur, une infraction passible de trois ans de prison et 75.000 euros d'amende.

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