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PlayStation 5 contre Xbox Series X : le match !

Sept années après la précédente génération, Sony et Microsoft lancent sur le marché les très attendues Playstation 5 et Xbox Series X. Le duel est frontal et mené sur le terrain de la très haute performance à un tarif identique pour le consommateur (499€). Alors, qu’est-ce qui les différencie et laquelle pourrait s’attirer vos faveurs ? La réponse dans ce face-à-face.

Au regard des chiffres, Sony et Microsoft n’ont pas la même approche du marché des jeux vidéo. Pour l’entreprise nippone, il est essentiel puisqu’elle y réalise presque 1/3 de ses ventes parmi tous ses autres secteurs d’activités (comme le lucratif département des capteurs d’images, qui équipent la plupart des smartphones dans le monde). A l’inverse, ce segment « jeux vidéo » est limite marginal pour Microsoft : il représentait 10% de son chiffre d’affaires sur l’exercice achevé en juin 2020, mais l’Américain voit plus loin et ne vise rien de moins que la domination du marché à long terme. L’offre qui accompagne la sortie de la Xbox Series X le démontre, mais Sony ne vient pas non plus les mains vides. Dans cette bataille Nintendo fait cavalier seul (la course à la technologie a été abandonnée depuis longtemps), fort du succès de sa Switch – sortie il y a bientôt 3 ans – et qui vient d’annoncer un bénéfice net plus que triplé sur son premier semestre 2020-2021.

Deux consoles au design très différent. Laquelle ira mieux avec la déco de votre salon ?

Sobriété contre fantaisie

Se démarquer reste donc la clé dans un univers ultra-concurrentiel, ce qui commence par le design de la console. Force est de constater qu’en la matière, c’est Sony qui se démarque de son concurrent. La PlayStation 5 est aussi massive qu’elle est originale : des plaques blanches ondulées et presque flottantes viennent épouser le châssis tout de noir vêtu, un design qui ne laissera pas indifférent et qui pourrait rebuter certains. Une certitude : avec 39 centimètres de hauteur, c’est la console de jeux la plus grande jamais créée ! Et si elle est également assez épaisse, la PS5 se glisse tout juste dans un espace standard dédié au matériel électronique sous une télé. Cela nous mène à un premier point commun : les deux consoles peuvent être placées à l’horizontale ou à la verticale selon vos envies. Mais il est aisé d’observer qu’elles ont toutes les 2 été pensées pour rester à la verticale, chose qui est d’autant plus frappante pour la Xbox Series X.

L’air chaud produit par la Xbox Series X s’échappe par cette grille. La poussière risque de s’en donner à cœur joie !

Cette position permet un brassage efficace de l’air du bas vers le haut, chose qui sera plus difficile si la console est posée à l’horizontale (il faudra en tout cas veiller à ne pas obstruer cet endroit). Autre indication : le socle. Amovible sur la PS5, il est ici solidement fixé à la base du boîtier. Posée à l’horizontale, la Xbox Series X présente alors un rond en plastique sur son côté dont on se demande ce qu’il peut bien faire là. Il demeure que d’un point de vue esthétique, et ceci est un avis purement subjectif, la console de Microsoft se glissera plus facilement dans n’importe quel salon de par sa sobriété.

La DualSense fait basculer le joueur dans un nouveau monde

Si Microsoft a fait évoluer sa console phare en douceur sur le plan esthétique, il n’en n’est rien en ce qui concerne sa manette. C’est peu ou prou la même manette qui était proposée avec la One, One S et puis One X. Visuellement, on note l’ajout d’un bouton de partage au centre (pour envoyer rapidement une photo ou un vidéo de ses exploits vidéoludiques sur les réseaux sociaux) ainsi qu’un « D-pad » circulaire, qui indique en relief les 4 directions principales. La prise en main est grandement améliorée, et l’on sent ici l’inspiration de la manette Elite Series 2, puisqu’une surface rugueuse recouvre les parties où l’on pose les paumes de sa main. On retrouve d’ailleurs cette surface sur le bord des joysticks. La manette est vraiment très confortable à utiliser ! Dommage par contre qu’il faille toujours se contenter de piles (livrées avec la console) pour la faire fonctionner. Il faudra mettre la main au portefeuille pour ajouter une batterie rechargeable…

Tout est question de taille de main, mais la manette de la Xbox Series X se logeait parfaitement dans mes paumes. La DualSense est un petit peu plus massive

A l’inverse de Microsoft, Sony a toujours fait le choix d’une batterie intégrée. Et première bonne nouvelle : celle de la DualSense est plus endurante que celle qui équipait la DualShock 4. Ce constat permet d’introduire le nouveau patronyme de la manette officielle PlayStation qui va de pair avec l’ajout de technologies vraiment impressionnantes qui, comme son nom l’indique, fait la part belle aux sensations. Passons rapidement le portrait esthétique de ce contrôleur bi-ton mais majoritairement blanc qui voit sa taille légèrement augmenter par rapport au modèle précédent. Le pad tactile et cliquable trône toujours au milieu de la manette, et un micro (que l’on peut couper) prend place entre les 2 joysticks. Ceux-ci sont toujours placés de façon symétrique, à l’inverse de la manette Xbox, ce qui rend son contrôle un chouia moins confortable. Un point pour Microsoft. C’est au cœur de la DualSense que les changements sont les plus importants, avec un retour haptique et des gâchettes adaptatives. Je vous passe les détails techniques, mais la manette est capable plus que jamais de vous faire ressentir ce que vous voyez à l’écran. Dans le jeu Astro’s Playroom par exemple, les gâchettes vont se durcir pour vous faire ressentir la tension de l’arc que votre personnage brandit à l’écran. Un autre exemple ? Vous ressentez avec précision les gouttes de pluie qui tombent sur le parapluie du petit Astro, directement sur la manette. Vraiment bluffant ! Il est bon de préciser que ce jeu, en plus d’être drôle et intéressant, a été spécialement développé pour mettre en avant les capacités de la DualSense. Gageons que cette technologie sera utilisée à un niveau similaire dans toutes les autres productions qui sortiront sur la PS4, chose qui n’est pas aussi perceptible sur Spider Man : Miles Morales.

Le jeu Astro’s Playroom a été pensé pour utiliser au mieux les technologies de la DualSense. Et c’est très convaincant !

Deux monstres de puissance… à condition d’avoir la bonne télévision.

Et une fois la console allumée, ça donne quoi ? Autant vous le dire sans détour : la claque attendue n’arrive pas. Ce n’est pas une question de puissance car ces deux consoles, très similaires d’un point de vue technique, sont capables de gérer les toutes dernières technologies d’affichage (une résolution en 4K, un taux d’affichage de 120 images par secondes – voire plus - qui rend les jeux extrêmement fluides, le ray-tracing qui permet une gestion très réaliste des lumières, etc.) mais une question d’époque : en début de cycle, les développeurs appréhendent un nouveau matériel qu’ils vont dompter au fil des années ce qui permettra de profiter de jeux vidéo de plus en plus performants. Ces consoles ont une durée de vie d’environ 7 ans, il est bon de le rappeler. L’autre paramètre important, c’est que tant Sony que Microsoft ont déjà préparé le terrain de cette nouvelle génération avec les mises à jour technique de leur précédente console. Il y a eu la PS4 en 2013, et ensuite la PS4 Pro capable de gérer un affichage en 4K en 2016. Il y a eu la Xbox One en 2013, et ensuite la Xbox One X, similaire à la PS4 Pro, en 2017. Le saut technologique n’est donc pas aussi important qu’il ne l’a été lors de la génération précédente. Vient enfin le dernier paramètre : le dispositif d’affichage. Pour en prendre plein les mirettes, il vous faudra une télévision à la hauteur de ces 2 monstres. Concrètement : une télé capable de gérer la 4K et 120 images par seconde (120hz), le HDR (permet un rendu plus immersif) et surtout disposant d’une prise HDMI 2.1 (le câble compatible est livré avec la console). C’est un investissement conséquent puisque pour l’instant, il faut compter environ 1.000€ pour une télévision qui dispose de toutes ces caractéristiques ! Et vous ne trouverez aucune dalle en-dessous de 48 pouces (environ 121cm). Attention, vous pourrez jouer sur votre bonne vieille télévision HD tant qu’elle dispose d’un port HDMI, mais vous ne pourrez pas profiter du spectacle que les deux consoles sont capables de vous proposer. A la lecture de tous ces éléments, difficile de ne pas se montrer nostalgique où l’on branchait simplement sa console sur le téléviseur pour jouer, sans trop se soucier des contraintes techniques. Notez que si vous en avez les moyens, nous ne pouvons que vous conseiller d’acheter la télévision adéquate, car le bond technologique est notable à défaut d’être spectaculaire. Prenez Gears 5 par exemple : si vous l’avez acheté sur Xbox One X lors de sa sortie il y un an, il sera automatiquement optimisé sur la Series X grâce au système « Smart Delivery » mis au point par Microsoft. Et vous voici replongé dans le même jeu en 4k à 60 images par secondes. Difficile, voire impossible d’en revenir...

Sur une télé, ça donne quoi ?

Afin de mener le test à son plein potentiel, nous avons sollicité Samsung Belgique afin d’obtenir une télévision qui gérait toutes les technologies proposées par ces deux consoles. Le modèle QLED de 8K, avec une dalle de 65 pouces possédait toutes les qualités requises et a permis d’apprécier la fluidité des jeux testés. Sur d’autres productions, comme Spider Man : Miles Morales, il est même possible de choisir entre un mode « performance » c’est-à-dire en 4K et 60 images par seconde, plus fluide donc, et un mode « normal » qui privilégie les effets complexes de lumière et de particule, au détriment de la fluidité d’image. Notez que le tarif élitiste de ce téléviseur (5.499€) le place dans une catégorie hors de portée pour le grand public, mais il préfigure de ce qui trônera dans notre salon dans plusieurs années. Les deux consoles peuvent potentiellement gérer cette résolution, mais aucun jeu n’a encore été développé en ce sens, et là encore il faudra se montrer patient avant de voir des productions bénéficiant d’une telle résolution d’image.

Pour vous donner une idée de la taille, le téléviseur Samsung QLED présente une dalle de 65 pouces, soit environ 165 centimètres de diagonale

Microsoft bien armé, Sony un peu en retrait

Mais plus que le matériel, c’est au niveau du catalogue de jeux que se livre la guerre des consoles. Et force est de constater que Microsoft a sorti l’artillerie lourde pour sa Xbox Series X. Premièrement, une rétrocompatibilité avec des milliers de jeux sortis sur toutes ses anciennes consoles. Avec la récupération des sauvegardes ! Prenez votre copie de Final Fantasy XIII, sorti en 2010 sur Xbox 360, et insérez-là dans votre Xbox Series X, et vous pourrez non seulement bénéficier de temps de chargement plus rapides, mais aussi de graphismes améliorés avec votre sauvegarde de l’époque. Attention, il n’est pas impossible que l’une ou l’autre rareté ne s’exécute pas, faute d’avoir été testée et validée par l’équipe en charge, ou tout simplement pour des questions de droit. Aux côtés de cette offre pléthorique, se dresse le Xbox Game Pass. Une sorte de Netflix du jeu vidéo, avec un catalogue d’une bonne centaine de titres disponibles à la demande, contre un paiement mensuel d’une dizaine d’euros. Enfin, vient ce qu’on appelle le line-up de lancement, c’est-à-dire les jeux fraîchement sortis. 7 jeux exclusifs accompagnent la Xbox, 6 pour la PS4, le reste de cette liste étant un catalogue commun mais non-moins intéressant (Assassin’s Creed Valhalla, Dirt 5, etc.). Microsoft aurait pu frapper un coup plus grand encore s’il n’avait pas eu à reporter son Halo Infinite à l’année prochaine mais le fabricant a estimé qu’il nécessitait quelques mois de développement supplémentaire. Avec cette profusion de jeux, la Series X propose la fonction « Quick Resume » qui permet de passer d’un jeu à l’autre en un laps de temps très court. Jusqu’à 5 jeux peuvent ainsi être mis en pause, en arrière-plan. Pratique ! Sony s’est réservé quelques grands noms pour plus tard (God of War : Ragnarök notamment) mais peut compter sur Spider Man ou le très difficile Demon’s Souls Remake pour pousser les ventes de sa PS5. La rétrocompatibilité ? Le PDG de Sony a indiqué que 99% du catalogue PS4 fonctionnerait sur la dernière-née, mais rien concernant les consoles précédentes. Le Japonais aurait également pu aller plus loin en proposant le PlayStation Now, son service de jeux vidéo streaming introduit sur PS4, mais il n’y a pour l’instant aucun plan confirmé en ce qui le concerne. Sony a des bases solides, mais Microsoft est allé plus loin pour armer au mieux sa Series X. La différence se fera-t-elle sur la rapidité du système de stockage ? Sony en a fait un aspect important de sa communication et promet une capacité de traitement des données tellement rapide, que leur qualité visuelle sera sans égal. Une fois de plus, c’est le temps qui permettra de le constater.

And the winner is…

C’est une longue bataille que s’apprêtent à livrer les deux constructeurs pour (tenter) d’asseoir leur domination dans le salon des gens. Si la superpuissance proposée peut être flatteuse pour les plus geeks d’entre nous, le grand public n’aura que faire de savoir qu’elles sont respectivement capables d’une puissance de calcul graphique de 10.28 téraflops pour la PS5, et 12 pour la Xbox Series X. A prix égal, c’est donc l’offre de jeux qui fait la différence. Et si Microsoft propose un riche catalogue, fort de son Game Pass et de sa rétrocompatibilité quasiment universelle, Sony possède quelques cartouches intéressantes. La marque PlayStation tout d’abord, qui reste très forte auprès des joueurs. Le jeu Spider Man ensuite, qui a fait un carton sur la PS4, et qui risque d’encourager à l’achat de la PS5 avec cette épisode « Miles Morales », et surtout la nouvelle manette DualSense qui, utilisée à son plein potentiel, présente une sacrée avancée en matière d’immersion. Une chose est certaine en tout cas : elles sont toutes les deux en rupture de stock ! La Xbox Series X est déjà sur le marché, à un tarif de 499€ (une version sans lecteur et moins puissante, la Series S est disponible à 299€) tandis que Sony a fixé le 19 novembre pour le lancement de sa PS5 en Belgique, également à 499€ sauf si vous optez pour le modèle sans lecteur optique qui coûte 399€. Il faudra s’armer de patience avant de goûter à cette nouvelle génération.

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