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Test Ray-Ban Stories: à quoi servent les lunettes de soleil connectées conçues par Facebook ?

329€: c'est le prix de l'innovation, du mélange entre le format iconique des Ray-Ban et la technologie de Meta, le nouveau nom de l'entreprise regroupant Facebook, Instagram, WhatsApp, Messenger, etc. Les Ray-Ban Stories ont deux petites caméras, des micros et des petits écouteurs. Mais pour quoi faire, au juste ?

On peut reprocher beaucoup de choses à Facebook et Mark Zuckerberg, mais pas leur immobilisme. L'entreprise américaine Meta (nouveau nom depuis quelques mois) est assise sur une mine d'or grâce aux puissantes plateformes que sont Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger ; elle a donc les moyens de développer sa vision.

Dans un futur plus ou moins lointain, c'est le Metaverse, un concept un peu utopique de monde virtuel où les gens du monde entier pourraient se retrouver et vivre des expériences "connectées". On aurait des casques de réalité virtuelle (Oculus, pionnier dans le secteur, appartient d'ailleurs à Meta) pour recréer ces mondes virtuels: le potentiel est énorme, mais la technologie doit évoluer, et les utilisateurs adhérer à ce projet.

En attendant, Facebook a développé… des lunettes de soleil connectées. Pour attirer les regards, ces lunettes ont été fabriquées avec Ray-Ban, icône des solaires, marque phare du groupe italien Luxottica. J'ai testé les Ray-Ban Stories (329€) durant quelques jours: ont-elles plus de chances de réussir là où Snapchat et ses Spectacles n'ont pas convaincu grand monde ?

Nous en avons discuté dans le podcast RTL TechTalk : 


 

Un concept plus simple: deux caméras pour filmer à la première personne ou prendre des photos

Les Ray-Ban Stories partent avec un avantage concret: elles sont plus simples à appréhender que les lunettes de Snapchat, qui lorgnent vers la réalité augmentée. Leur objectif principal (en dehors d'être des lunettes de soleil au design iconique et pesant 49,6 grammes) est de capturer l'instant rapidement, d'immortaliser ce qui se passe devant vous sans devoir sortir un smartphone et le tenir d'une ou deux main(s).

Il y a donc deux petits appareils photo de 5 MP chacun, discrètement logés à côté des verres, dans le prolongement des branches légèrement plus épaisses (mais rien de grave, voir photo ci-dessous); et trois microphones. Le fait d'avoir deux capteurs donnent un effet 3D très sympa aux vidéos: les objets (ou les personnes) en avant plan bougent différemment que l'arrière-plan. Il y a un effet de perspective qui donne un réalisme indéniable à l'image. L'appareil photo de droite incorpore une petite LED impossible à désactiver, qui s'allume (blanc) lorsque vous filmez ou prenez une photo, afin de prévenir votre entourage.

Ce sont des lunettes de soleil, donc on les portera, a priori, à l'extérieur et par beau temps. Dès lors, les capteurs à la définition limitée suffisent à faire des vidéos et des photos de bonne qualité, car la lumière ne manque pas. A l'intérieur, c'est nettement moins joli, et il y a très vite du bruit dans l'image - mais on porte rarement des lunettes de soleil dans un salon, même si on peut choisir des verres Transitions (+80€) qui s'adapteront.

Pour filmer, on appuie brièvement sur le discret bouton physique situé sur le sommet de la branche droite. La vidéo s'arrête après 30 ou 60 secondes, où si vous appuyez à nouveau sur ce bouton. Pour prendre une photo, il faut appuyer 2 secondes sur ce même bouton.

A noter: le cadrage n'est pas intuitif, surtout si, par exemple, vous filmez un plan rapproché (ce que vous manger, cuisinez). Une question d'habitude, probablement. 

Les vidéos sont au format carré (minimum 1184 x 1184 pixels en 30 images par seconde), les photos au format 4:3 et mesure 2592 x 1944 pixels.


 
 Le petit interrupteur pour allumer, éteindre ou connecter les lunettes (©RTLINFO)

Une application pour importer, éditer et partager

Les lunettes ne publient rien automatiquement. C'est une volonté de Facebook, a-t-on appris en conférence de presse, pour éviter les mauvaises surprises. Il faut donc utiliser l'application Facebook View, qui permet de connecter et configurer les lunettes, puis d'en importer le contenu (en arrière-plan si vous lui en donnez l'autorisation, ou manuellement en lançant l'application). Après quelques secondes nécessaires pour télécharger les vidéos et photos sur votre téléphone, vous avez une bibliothèque de contenu ; et comme une application 'galerie' traditionnelle, elle permet d'éditer vidéos et photos.

Montage/coupage pour retirer les quelques secondes inutiles, ajout de filtre, recadrage, assemblage de plusieurs vidéos/photos: Facebook View est assez complet et efficace.

Après cette étape, il faudra encore appuyer sur le bouton partager ; je m'attendais à une limitation aux réseaux sociaux de Meta (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp), mais l'entreprise se montre très ouverte. La vidéo ou la photo se partage directement à l'aide de l'interface d'Android ou de iOS (les options varient en fonction des applications installées sur le smartphone). Vous pouvez donc la publier sur Facebook ou Instagram, mais également envoyer la vidéo par email, la mettre sur YouTube ou la stocker sur Google Drive, etc.


 
 

Quelques options supplémentaires

Voilà pour la base ; je vous avais dit que c'était simple ! Ray-Ban et Facebook ont tout de même ajouté la possibilité d'écouter musique et podcast et de téléphoner ; car oui, les branches, malgré leur épaisseur contenue, intègrent des petits haut-parleurs qui, collés à votre tête autour des oreilles, permettent d'apprécier un podcast et de passer un appel (pour la musique, il ne faut pas s'attendre à des merveilles). Elles agissent donc comme n'importe quel casque audio Bluetooth.

Il y a un Facebook Assistant activable, permettant de contrôler les lunettes avec la voix, mais il est principalement utilisable en anglais (bientôt dans d'autres langues dont le français, cependant).

Les lunettes ont une autonomie difficile à quantifier, car on ne passe pas son temps à prendre des vidéos. Facebook évoque 6 heures d'utilisation "normale" des capacités d'enregistrement vidéo ou d'écoute de musique. Placée dans son étui de recharge équipé lui aussi d'une batterie, les Ray-Ban Stories retrouvent 100% d'autonomie en 70 minutes. Chargé à 100%, cet étui peut recharger trois fois les lunettes.

Ce n'est pas une option, mais une impression : ces lunettes pourraient contribuer au Metaverse de Facebook dont je parlais en début d'article. Elles permettraient à une personne portant les Ray-Ban Stories de faire vivre à ses amis ou ses abonnés (portant des casques de réalités virtuelles) ce qu'elle est en train de faire. Aucun indice dans le fonctionnement actuel des lunettes, mais ça pourrait être dans les projets des développeurs...

Conclusions

Les Ray-Ban Stories sont une indéniable réussite technique, justifiant le prix (de 329€ à 409€ selon les verres). Tout en étant une élégante et iconique paire de lunettes solaires (on remarque finalement peu les lentilles et les branches légèrement plus épaisses), elles permettent de prendre une photo ou une vidéo d'une simple pression sur le bouton de la branche droite (avant des les éditer et partager via le smartphone), et elles agissent comme un casque Blutetooth pour écouter de la musique pour passer des appels.

L'examen théorique est réussi car ça fonctionne bien. Mais pour le pratique, je cherche encore les usages quotidiens des capacités de prise de photo et de vidéo. Il y en a un qui saute aux yeux: quand on fait une activité ne permettant pas de tenir un smartphone, mais qu'on veut la filmer. Je pense à une partie de tennis, la cuisson d'un BBQ, une petite danse, un chant sur scène, le déballage d'un cadeau, la dégustation d'un plat, attraper un enfant qui court et le prendre dans les bras, etc... Avec un peu d'imagination, on peut immortaliser quelques scènes très originales, avant de les éditer et de les partager avec ses amis. En discutant avec quelques collègues féminines, elles ont immédiatement décelé le potentiel de capturer des moments de vacances, de vie, sans devoir sortir le smartphone, en appuyant simplement sur un bouton. 

Pourquoi pas, finalement ? Et si vous n'en profitez pas, vous aurez toujours une bonne paire de lunettes de soleil sur le nez...


 

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