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YouTube accélère contre les vidéos "antivax", supprime plusieurs chaînes très suivies

YouTube a annoncé mercredi le renforcement de sa politique de lutte contre les contenus anti-vaccins et a supprimé plusieurs chaînes de personnalités américaines "antivax" très suivies.

"Les contenus qui prétendent faussement que les vaccins approuvés sont dangereux et provoquent des effets chroniques sur la santé, qui affirment que les vaccins ne réduisent pas la transmission des maladies ou le fait de contracter des maladies ou qui contiennent des informations erronées sur les substances contenues dans les vaccins seront supprimés", a indiqué la plateforme dans un communiqué.

"Cela inclut les contenus qui affirment à tort que les vaccins approuvés provoquent l'autisme, le cancer ou l'infertilité, ou que les substances contenues dans les vaccins peuvent tracer les personnes qui les reçoivent", poursuit l'entreprise, filiale de Google.

Des vidéos trompeuses ou mensongères sur des vaccinations de routine comme la rougeole ou l'hépatite B pourront être retirées du site. Des "déclarations générales sur les vaccins" pourront également être supprimées.

En revanche, "les contenus sur les politiques de vaccination, les nouveaux essais vaccinaux et les succès ou les échecs historiques des vaccins" restent autorisés, tout comme les témoignages personnels sur la vaccination tant que ceux-ci respectent le règlement de la plateforme.

Dans les faits, une porte-parole de YouTube a confirmé à l'AFP que la plateforme allait supprimer les chaînes de plusieurs activistes anti-vaccins, notamment celle de l'osthéopate et entrepreneur Joseph Mercola, présenté, fin juillet, par le New York Times, comme "le diffuseur le plus influent de fausses informations sur le coronavirus en ligne".

Mercredi, une recherche effectuée sur YouTube ne faisait plus apparaître la chaîne de Joseph Mercola ni aucun contenu posté directement par celui qui se présente comme promoteur de médecines alternatives. Selon le site spécialisé Social Blade, la chaîne Mercola comptait, avant sa suppression, plus de 400.000 abonnés et ses vidéos avaient été vues plus de 100 millions de fois.

M. Mercola a qualifié cette décision de "censure", sur Twitter, et l'a inscrite dans le cadre d'une "attaque contre nos libertés et nos droits civiques".

YouTube a également confirmé son intention de retirer de la plateforme les chaînes d'Erin Elizabeth, autre activiste anti-vaccin, ainsi que celle de Robert Kennedy Jr, fils de l'ancien ministre assassiné en 1968. A la tête de l'organisation Children's Health Defense, dont la chaîne a été supprimée, Robert Kennedy Jr a notamment réalisé un film pour inciter les Afro-Américains à se méfier des vaccins.

Pour Erin Elizabeth, "c'est une chasse aux sorcières", a-t-elle tweeté mercredi.

Autre personnalité de la communauté "antivax" dont la chaîne a disparu de YouTube, Sherri Tenpenny, osthéopate de l'Ohio également considérée comme l'une des sources de désinformation sur le Covid-19 les plus influentes sur internet.

YouTube applique déjà des mesures pour combattre la désinformation autour des vaccins contre le Covid-19, affirmant avoir effacé depuis un an plus de 130.000 vidéos qui enfreignaient son règlement en la matière.

Parmi ses mesures les plus récentes, la plateforme a suspendu mardi les comptes allemands de la chaîne de télévision publique RT pour avoir violé les règles internes de la communauté en diffusant de "fausses informations" sur le Covid-19 et avoir voulu contourner une suspension de téléchargement.

Moscou a menacé de bloquer YouTube en représailles, accusant le groupe de censure.

Les grands groupes technologiques américains font face à une forte pression pour supprimer ou modérer les contenus anti-vaccins qui prolifèrent sur leurs plateformes, notamment depuis le début de la pandémie.

Mi-septembre, Facebook a présenté un nouvel outil de lutte contre les groupes complotistes ou violents, visant prioritairement le mouvement allemand "Querdenken" (ou "Anticonformiste"), qui associe les mesures sanitaires contre la pandémie de Covid-19 à des privations de liberté anticonstitutionnelles.

Twitter possède également un règlement sur ce sujet et revendique le droit de retirer des contenus et de sévir en cas d'infraction.

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