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Un leader local de la N-VA ne veut pas de magazines en français à Zaventem: "Ca relève de la psychiatrie"

Est-ce qu’on peut interdire un titre de presse de se vendre en Flandre parce qu'il est écrit en français? La réponse est non. Pourtant, un leader local de la N-VA ne souhaite pas qu'un hebdomadaire rédigé en français soit distribué sur sa commune. Mathieu Col et ses chroniqueurs sont revenus sur cette polémique dans l'émission "On refait le monde" sur RTL-TVI.

La rédaction du magazine "Le Vif/L’Express" a reçu cette semaine un courrier électronique de la part de Philippe Laeremans, président de la N-VA à Zaventem. A l’occasion d’une offre conjointe avec un autre magazine, l’hebdomadaire était disponible gratuitement dans plusieurs boulangeries du pays, et notamment dans la commune de la périphérie, ce qui n’a pas plu au nationaliste. Voici le courrier qu'il a adressé à l'organe de presse:

"Cette semaine, j'ai remarqué l'édition gratuite du Vif / L'Express dans un certain nombre de boulangeries à Sterrebeek.

Ce magazine est uniquement en FRANCAIS. C'est illicite étant donné que Sterrebeek fait partie de la commune unilingue de Zaventem.

Par courtoisie, il serait plus que normal qu'on diffuse uniquement des éditions néerlandophones à Zaventem et dans son arrondissement. Vous pouvez proposer votre édition francophone sans problème en Wallonie et à Bruxelles.

En tant que société vous devez montrer l'exemple. Aussi la courtoisie linguistique devrait faire partie de la philosophie de votre entreprise, n'est-ce pas ? En espérant une réaction positive, agréez l'expression de ma considération distinguée."

"On est dix ans en arrière"

Pour Mathieu Col, ce courrier nous transporte 10 ans en arrière : "Au temps de BHV, de la bonne petite question linguistique en périphérie, en encore là on n’est pas dans une commune à facilités. Est-ce que ce ne sont pas des guerres d’un autre temps?", se demande-t-il. Pour Alain Raviart, conseiller en communication, cela relève de la "psychiatrie": "Quel est le problème à distribuer le magazine en français, quand dans les librairies, il y a le TIMES, il y a des magazines chinois... On est où ? Si ces gens ont un problème affectif chez eux, ils ne doivent pas pour ça se venger sur le premier truc qui leur passe sous la main, qu’ils règlent leurs problèmes intimes d’abord, c’est la psychiatrie la plus profonde parce qu’en plus leur position est complètent illégale, l’article 30 de la Constitution nous protège évidemment par rapport à notre liberté d’employer une langue, les lois linguistiques c’est pour l’administration, c’est ça qui est complètement différent".

"C'est minable"

"Je pense que la plupart des Flamands et des néerlandophones sont contre cette position. J’ai le sentiment qu’il y a quelqu’un qui a voulu se faire un coup de pub ou qui a voulu exister pendant quelques minutes grâce à une polémique, c’est proprement minable", ajoute l'avocat Olivier Martins.

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