Accueil Actu

"Des personnes se trouvent dans une tempête cytokinique": le Professeur Nathan Clumeck revient sur l'évolution du coronavirus

Nathan Clumeck, Professeur en maladies infectieuses à l'ULB et au CHU Saint-Pierre était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche 19 avril. Le spécialiste est revenu sur les caractéristiques du coronavirus. Le virus présente des développements très différents selon les personnes atteintes. 

"Le tableau clinique du coronavirus se présente de différentes manières. Il y a d'un côté, les personnes asymptomatiques. Elles sont porteuses du virus mais ne ressentent rien. A l'autre extrême, il y a les personnes qui après une amélioration de quelques jours se trouvent dans une tempête cytokinique. Elles se trouvent dans des conditions où le poumon n'est plus capable de laisser passer de l'oxygène", détaille le Professeur. 

> CORONAVIRUS en Belgique: les dernières infos

Pour information, ce phénomène de "tempête hyper-inflammatoire" est repéré et décrit depuis une vingtaine d'années seulement. Il a été pointé du doigt pour expliquer la dangerosité de deux autres maladies respiratoires provoquées par des coronavirus, le Sras (774 morts essentiellement en Asie en 2002-03) et le Mers (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient, 866 décès depuis 2012). Il provoque des lésions pulmonaires importantes qui peuvent entraîner la mort des patients s'ils ne sont pas placés sous respirateurs. 

La mortalité de ce virus est entre de 2 et 5%

"Les personnes qui se trouvent dans cette tempête dite cytokinique décèdent. Et entre les deux, il existent toute une série de symptôme tels que les symptômes grippaux, des difficultés à respirer, un amaigrissement, une perte d'appétit", précise Nathan Clumeck.

Aujourd'hui, de nombreuses inconnues subsistent. "C'est toute une série de tableaux que l'on découvre. Ce qui est important c'est que la mortalité de ce virus est entre de 2 et 5%. Ce qui est beaucoup moins que la période du Sras où la mortalité était entre 40 et 50%. Pour Ebola, la mortalité est encore plus grande. On a un virus qui impressionne parce qu'il tue. Mais il tue une partie déterminée de la population", insiste le Professeur. 

Pour certains patients, le développement du virus est tel qu'ils sont plongés dans le coma ou mis sous assistance respiratoire. Mais cela n'est pas sans conséquence. "Une fois que l'on est mis dans le coma ou sous respirateur, il faut arrivé à être détubé, sevré du respirateur. On sait qu'il y a des séquelles neurologiques, cardiaques, rénales. C'est donc très difficile de récupérer", indique Nathan Clumeck.

À lire aussi

Sélectionné pour vous