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4000 porcs seront abattus pour éviter la peste porcine: pourra-t-on consommer cette viande?

Le ministre fédéral de l'agriculture Denis Ducarme prépare un arrêté ordonnant la mise à mort de 4000 porcs afin d'éviter la propagation de la peste porcine. Que prévoit concrètement cette mesure? Un reportage de Sébastien de Bock.

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Denis Ducarme, a demandé à l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) de lui soumettre dans les plus brefs délais un projet d'arrêté ministériel ordonnant la mise à mort des porcs domestiques situés dans la zone infectée délimitée suivant les dispositions réglementaires européennes en vigueur, a annoncé son cabinet dimanche soir.

L'arrêté doit encore être soumis à la signature du ministre, annoncée comme imminente. M. Ducarme (MR) assure avoir obtenu le soutien de la Commission européenne et son cofinancement dans le cadre de cette mesure exceptionnelle visant à empêcher la transmission de la maladie aux porcs domestiques, ajoute son cabinet.

Cette maladie, dont un foyer a été confirmé le 13 septembre en province de Luxembourg, ne touche actuellement que la faune sauvage. "La crainte et la probabilité que la filière porcine soit touchée sont cependant bien réelles. Il faut donc agir pour préserver un secteur économique qui représente 1,5 milliards d'euros par an et près de 15.000 emplois directs", explique le ministre, cité dans un communiqué.

 
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Préalablement, à cette décision, la Commission européenne a confirmé son soutien à cette mesure d'ordre sanitaire, ajoute le cabinet. Ce soutien se traduira en pratique par le cofinancement par la Commission européenne à hauteur de 50% des indemnisations destinées aux opérateurs visés par cette décision. Le Fonds fédéral de Santé animale prendra à sa charge l'autre moitié du montant.


Que prévoit concrètement cette mesure?

Il y a deux possibilités : l'euthanasie ou l'abattage. Et si le porc est abattu, la viande pourra être vendue. "Il s'agit de prendre des mesures qui permettent soit l'euthanasie, soit l'abattage et la commercialisation du porc si le choix qui est opéré est celui de l'abattage. C'est de la viande qui peut être abattue et qui peut être consommée", a expliqué Denis Ducarme sur les ondes de Bel RTL.


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Cette mesure a pour but d'éviter une catastrophe sanitaire. Selon le ministre fédéral, elle préserve un secteur qui pèse plus d'un milliard et demi d'euros par an. Il fallait donc agir, ajoute le minsitre, pour éviter toute contamination. "Cette filière porc dans notre pays représente 15.000 emplois directs et un chiffre d'affaires important. Il s'agit vraiment de prévenir une catastrophe à la fois sociale et économique", a-t-il ajouté.

Cette mise à mort débutera dans les prochains jours. Denis Ducarme affirme avoir d'ores et déjà informé ses homologues régionaux et annonce l'organisation d'une conférence interministérielle de politique agricole mercredi matin. Une phase de concertation et d'information du secteur est également prévue. Aucun abattage n'aura lieu avant ces réunions.

La zone d'infection délimitée par les autorités est de 63.000 hectares. Les éleveurs seront indemnisés. Cette indemnisation sera prise en charge par la Commission européenne à hauteur de 50%. L'autre moitié sera financée par le Fonds Fédéral de la santé Animale.

Les éleveurs sont très inquiets. Le ministre wallon de l'Agriculture René Collin promet de les soutenir.

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