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Etude scientifique sur 32 ans: voici quelles graisses tuent et lesquelles prolongent la vie

La dernière étude sur l'effet des graisses alimentaires sur la santé, publiée ce mardi, a pris du temps: 32 années de compilation de données sur 126.000 personnes, rien que ça. Le résultat? D'un côté, on a la confirmation que certaines graisses connues pour leur nocivité le sont réellement. De l'autre, consommer de bonnes graisses, car il en existe (huiles végétales sauf huiles de palme et coco, fruits à coque, poissons gras), a l'effet inverse sur la santé.

La consommation d'acides gras trans (la plupart des graisses longtemps cachées dans les produits alimentaires industriels ou présentes en petite quantité dans les produits laitiers, ndlr) ou de graisses saturées (toutes les graisses animales sauf le poisson, l’huile de palme et l’huile de coco, ndlr), est liée à un risque accru de mortalité, montre une vaste étude menée aux Etats-Unis pendant trois décennies confirmant que ces produits sont néfastes pour la santé.

Remplacer ces aliments par des graisses insaturées, dont celles trouvées dans l'huile d'olive et des poissons gras comme le saumon, réduisent le risque de mortalité, a également déterminé cette étude parue mardi dans la revue médicale JAMA Internal Medicine. Ces résultats viennent conforter les dernières recommandations fédérales contenues dans le guide diététique 2015-2020.


Remplacez les mauvaises graisses par des bonnes

Le fait de "remplacer les graisses saturées comme le lard, et le gras dans la viande rouge par des graisses insaturées (huile d'olive, de soja ou de colza) peut procurer d'importants bienfaits pour la santé et devrait continuer à être un message clé dans les recommandations diététiques", soulignent les auteurs.

"Cette étude met en lumière des bienfaits importants des graisses insaturées, surtout quand elles remplacent des graisses saturées et des acides gras trans", a estimé Dong Wang, un chercheur à la faculté de santé publique de Harvard, principal auteur de ces travaux. Selon lui, "il y a aussi beaucoup de confusion dans la communauté biomédicale et le grand public ces dernières années sur les effets de certains types de graisses sur la santé".


32 années d’étude !

La recherche publiée ce mardi a été effectuée sur plus de 126.000 participants pendant 32 ans qui ont répondu à un questionnaire sur leur alimentation et leur mode de vie tous les deux à quatre ans ainsi que sur leur santé. Plus de 33.300 décès ont été enregistrés dans ce groupe pendant l'étude.


Les bonnes graisses permettent de vivre plus vieux car elles font chuter le cholestérol

Les chercheurs ont constaté que les acides gras trans - résultant de procédés industriels des matières grasses végétales et en passe d'être éliminés dans l'alimentation - avaient le plus grand impact négatif sur la santé avec un risque accru de 16% de la mortalité.

Quant aux graisses saturées, comparativement au même nombre de calories provenant des féculents, chaque augmentation de 5% de leur consommation a coïncidé à un accroissement de 8% de la mortalité.

En revanche une importante consommation de graisses insaturées a été liée à une diminution du risque de mortalité de 11 à 19% comparativement au même nombre de calories consommées venant de féculents.

Mais les effets les plus importants sur la mortalité ont été observés chez les personnes remplaçant les graisses saturées par des acides gras insaturés, surtout les graisses poly-insaturées qui se trouvent dans les végétaux (fruits à coques, huiles végétales et certains poissons) qui réduisent le mauvais cholestérol.


Même un petit effort compte

Ce changement dans le régime alimentaire s'est spécifiquement traduit durant ces 32 ans dans le groupe étudié par une réduction du risque de décéder de maladies cardiovasculaires, de cancer et de pathologies neurodégénératives comparativement aux participants ayant maintenu un régime riche en graisses saturées.

Même le fait de remplacer seulement 5% -environ 15 grammes- de leurs calories provenant de graisses saturées par des acides gras insaturés comme l'huile d'olive, a été lié à une baisse de 27% du risque de décès prématuré.

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