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Allergique, Sam ne se sépare jamais de sa trousse d'urgence: la liste des produits allergènes ne cesse d'augmenter

6% des enfants sont allergiques en Belgique. C'est 6 fois plus qu'il y a 30 ans. Au fil des années, les allergies évoluent et les produits les plus allergènes changent. Dans les années 80, le lait et les œufs étaient considérés comme les plus allergènes. Dans les années 90, sont arrivées les arachides. Et aujourd'hui, ce sont plutôt les kiwis, le sésame ou les lentilles.

A 4 ans, Sam sait déjà qu'il est allergique aux cacahuètes. Pour éviter les crises d'allergie, le petit garçon n'est jamais loin de sa trousse d'urgence qui contient un inhalateur ainsi qu'une seringue avec de l'adrénaline. Lorsqu'une crise se produit, "je vomis et je ne sais plus respirer", souffle-t-il. Aujourd'hui, à l'hôpital, il teste sa tolérance aux petits pois et aux lentilles. "Il y a un an et demi, Sam a mélangé sa boîte à tartines à l'école avec des copains. Donc il a mangé de l'arachide. J'ai dû lui faire une piqûre d'adrénaline, le conduire à l'hôpital", indique son papa. 

Actuellement, 14 aliments sont sur la liste officielle des allergènes que les fabricants doivent mentionner sur les emballages. Aujourd'hui, la liste établie par les allergologues est bien plus longue. Sésame, pistaches, noisettes, amandes, noix de cajou, pignons de pin, lait de chèvre, lait de brebis, kiwis, et bien d'autres.

Il y a plusieurs explications. D'abord les aliments eux-mêmes. "La modification de ces aliments par l'industrie agro-alimentaire peut créer de nouvelles allergies. Certains aliments qui, lorsqu'ils sont cuits, sont moins allergisants. C'est le cas de l'œuf. A l'inverse, pour d'autres aliments, en cas de cuisson, leurs allergies augmentent. C'est le cas du sésame qui est un nouveau allergène apparu depuis plus d'une dizaine d'années", éclaire Kamal El Abd, allergologue à la clinique de l'Espérance.


Des programmes de désensibilisation

Milla a 11 mois. Elle a mal réagi à un petit pot "kiwis, ananas". A l'hôpital, le même produit lui est donné à nouveau. Le but: voir s'il s'agit d'une allergie ou d'une intolérance alimentaire, pour le scénario le moins grave. S'il y a plus d'allergènes aujourd'hui, c'est aussi parce que les enfants sont plus sensibles. Là c'est l'environnement extérieur qui est pointé du doigt. "L'exposition au tabac, les polluants, l'utilisation de plus en plus importante d'antibiotiques. Ça c'est la théorie hygiéniste où l'on se désinfecte de plus en plus", précise l'allergologue. 

La situation d'un enfant allergique peut être compliquée à gérer à l'école, et notamment lors de camps de vacances. Des programmes de désensibilisation permettent de remanger progressivement les aliments qui posaient problème. Ça fonctionne pour 2 enfants sur 3. 

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