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Les accouchements par césarienne ne sont pas sans danger: "On pense pouvoir faire plusieurs césariennes sans problèmes"

Il y a une épidémie de césarienne. Constat dressé dans une étude publiée dans le Lancet, une revue scientifique médicale britannique, il y a quelques jours. Elle se base sur des chiffres de l’organisation mondiale de la santé et de l’Unicef. Selon celle-ci, le nombre de césariennes a quasiment doublé dans le monde en 15 ans. 6 pays sur 10 en ferait plus que nécessaire. Alors que la moyenne recommandée est de 10 à 15% certains arrivent à des 40%. Avec 20% , la Belgique est un élève moyen. Explications avec notre journaliste Pascale Hourman.

Le nombre de naissances par césarienne a quasiment doublé dans le monde en quinze ans, de 12% à 21% entre 2000 et 2015, dépassant même 40% dans 15 pays, conduisant les gynécologues à s'interroger sur cette "épidémie". On estime entre 10 et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales. 

En Belgique, le taux atteint environ 20%. Voilà qui s’explique chez nous par un changement de pratique médical: certains obstétriciens préféreraient la césarienne à l’usage de forceps et ventouses. Après une césarienne, il est fréquent de devoir en refaire pour les naissances suivantes. 

"Il y a une tendance légère à recourir à la césarienne et ne pas faire d’instrumentation. Ce qui peut expliquer la très légère augmentation entre 2009 et 2016", explique Frédéric Debiève, responsable de l’unité de grossesse à risque des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. 

On observe notamment une très légère augmentation des césariennes dites "par convenance". Autrement dit, les césariennes demandées par les futures mamans.


"On rencontre beaucoup de grossesses difficiles"

"C’est la crainte de l’accouchement par voie naturelle. Ici, aux cliniques Saint Luc, on rencontre beaucoup de grossesses difficiles. Parfois, c’est une crainte liée à la pathologie de la mère elle-même et donc dans la plupart des cas, il y a moyen de pouvoir discuter des avantages et inconvénients d’un accouchement par voie basse ou par césarienne. Généralement, la patiente comprend et se tourne vers un accouchement par voie naturelle a priori", illustre Frédéric Debiève au micro de Pascale Hourman. 

Or, les césariennes ne sont pas sans risque. Il peut y avoir des complications par la suite. Les plus graves complications peuvent également mener à des décès. Selon Frédéric Debiève, il est essentiel d'informer les patientes sur les risques que l'accouchement par césarienne présente.

"Il y a une relative méconnaissance des conséquences par un accouchement par césarienne. On pense pouvoir faire plusieurs césariennes sans problèmes. Mais le fait d’avoir une cicatrice sur l’utérus expose à des complications pour une grossesse future", souligne le responsable de l’unité de grossesse. 

A l'inverse, les complications immédiates seraient bien connues. Les femmes sont conscientes que la douleur entraîne une difficulté de mobilisation, renseigne Frédéric Debiève. "Après une césarienne, mieux vaut se poser la question si la césarienne répétée est vraiment nécessaire", précise-t-il. 

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