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La prise en charge des autistes est-elle efficace en Belgique? "Nous allons produire des surhandicaps à l'âge adulte"

En ce 2 avril, c'est la journée mondiale consacrée à l'autisme, un trouble qui touche 40.000 personnes en Belgique francophone. Cinzia Agoni, présidente de l'Asbl Info Autisme était l'invitée du RTL Info 13 heures.

Il y a deux ans, la fédération Wallonie Bruxelles a dégagé plusieurs millions d'euros pour mieux prendre en charge les personnes qui souffrent de l'autisme. Pourtant selon Cinzia Agoni, présidente de l'Asbl Info Autisme, cela n’a pas permis de constater des améliorations. 



"Il y a des millions qui devaient être accordés mais qui ne le sont toujours pas"

"Sur le terrain, pas grand chose n'a changé. Au départ, ce plan est adressé à toute la grande dépendance, donc pas seulement à l'autisme. Il y a beaucoup de mesures, d'ailleurs les millions qui seront investis et qui ne le sont pas encore ne sont pas tous des millions dédiés à l'accueil de l'autisme", explique la présidente.

Avant d’ajouter : "On nous a promis l'ouverture de places pour les adultes. Il y a des millions qui devaient être accordés mais qui ne le sont pas toujours. Une institution pour ouvrir a besoin d'un permis pour bâtir, il faut construire, avoir le permis pour accueillir des personnes, etc"

Cinzia Agoni rappelle que l’autisme n’est pas une maladie mais un handicap qui "résulte de différences en terme de communication et la socialisation".


"Nous allons produire des surhandicaps à l'âge adulte"

Aujourd’hui, les enfants autistes peinent à reproduire de simples gestes du quotidien. "Ils développent des troubles du comportement parce qu'ils ne sont pas en mesure d'entrer en syntonie avec notre monde. C'est à nous de mettre en place une éducation adaptée et appropriée, et leur apprendre les compétences de base de la communication", indique la présidente.

Selon elle, le plan autisme tel qu’il est conçu aujourd’hui ne peut être efficace. "Si nous ne faisons pas ça quand ils sont petits, et c'est ce qu'il manque au plan autisme, nous allons produire des surhandicaps à l'âge adulte. Donc ces personnes auront le besoin d'être institutionnalisées alors que nous prêchons pour l'inclusion de ces personnes dans la société", précise-t-elle.


Une inclusion plutôt qu'une exclusion

"Il y a quelques bons services mais ils sont beaucoup trop rares. Depuis des années, nous demandons que dès le diagnostic, on puisse proposer à ces enfants une éducation adaptée et les inclure dans la société dès qu'ils sont petits et ne pas les exclure. C'est fondamental", conclut Cinzia Agoni.  

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