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Coronavirus en Belgique: appelez le 112 si vous présentez des signes d'infarctus ou d'AVC

Moins de patients se présentent aux urgences pour des problèmes cardiologiques ou des accidents vasculaires cérébraux. "Ça nous inquiète. On a constaté qu’on avait environ 30 à 40% de fréquentation en moins et ce phénomène est général en Europe et aux États-Unis. Or les maladies cardio-vasculaires n’ont pas disparu par magie, au contraire. On s’attendrait même en réalité à ce qu’il y ait une augmentation des crises cardiaques avec la situation anxiogène et le stress actuel. Et aussi le fait que lorsqu’on est contaminé par le Covid, il existe une inflammation générale qui peut accélérer la maladie cardio-vasculaire, qui peut déstabiliser les dépôts au niveau des artères", expliquait dans le RTL INFO Bienvenue le professeur Jean-Luc Vandenbossche, cardiologue au comité de la Ligue cardiologique de Belgique.

Peur des urgences

Les patients belges ont désormais peur de se rendre aux urgences. "C’est l’hypothèse la plus probable. En temps normal il y a déjà une tendance à des présentations tardives. Les personnes attendent, craignent de déranger ou ne reconnaissent pas d’emblée les symptômes cardiaques. Dans nos conditions actuelles, il y a en plus évidemment la crainte d’être contaminé. Les images de hôpitaux italiens ont certainement contribué à cette angoisse de la contamination."

Les urgences cardiologiques continuent de fonctionner

Et pourtant, il faut directement appeler le 112 aux premiers symptômes et "ne pas vouloir se rendre par ses propres moyens aux urgences. Il peut se produire pendant le transport des complications". "Les services de cardiologie sont fonctionnels et ce n’est pas parce qu’on respecte les mesures de confinement qu’on n’a pas le droit de se présenter dans des services d’urgence pour des problèmes médicaux d’urgence. Grâce au fait que nos hôpitaux ne sont pas totalement saturés, on peut prendre en charge de manière tout à fait adéquate les problèmes cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux."

30 à 50% de chances de mourir au lieu de 5%

Sans prise en charge médicale, "les conséquences peuvent être extrêmes. Quand on présente infarctus qui n’est pas traité, la mortalité peut être aussi élevée que 30 à 50%. Alors que lorsqu’on est traité de manière adéquate, cette mortalité est très faible, de l’ordre de 5%."

Soyez attentifs aux signes

À quoi faut-il faire attention ? "Cela survient chez des personnes prédisposées", qui ont du diabète, de l’hypertension, qui fument ou qui ont un historique de problèmes cardiaques. "Elle peut se présenter par un arrêt cardiaque brutal. La personne est alors inanimée. Mais elle se présente le plus souvent par une douleur thoracique assez intense décrite comme une sensation d’écrasement du thorax qui persiste, qui ne change pas avec la position, avec la respiration, avec les mouvements. Cette douleur, cette sensation d’écrasement que les patients décrivent parfois comme un étau peut alors se propager vers le cou, vers le dos, vers les bras. Ça c’est la présentation plus caractéristique. Chez la femme et la personne âgée, elle peut être plus vague et parfois les douleurs peuvent être complètement absentes."

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