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Coronavirus: près de 90.000 décès aux Etats-Unis, moins de restrictions en Europe

Le nombre de décès en raison de nouveau coronavirus frôlait les 90.000 dimanche aux Etats-Unis pendant que de l'autre côté de l'Atlantique, l'Europe poursuivait l'assouplissement de restrictions adoptées pour parer à la pandémie.

Les États-Unis ont enregistré 820 nouveaux décès du coronavirus au cours des dernières 24 heures, soit le bilan le plus bas enregistré depuis le 10 mai, selon un décompte de l'université Johns Hopkins publié à 20h30 dimanche (0h30 GMT lundi).

Le bilan mondial est de plus de 313.000 morts provoquées par le Covid-19.

En Europe, des dizaines de millions d'habitants ont joui d'un premier week-end de relative liberté.

L'Italie (plus de 31.700 morts) a annoncé dimanche son plus bas bilan de décès quotidien du coronavirus (145 morts) depuis le début de son confinement de deux mois.

Très dépendante du tourisme, elle va lever la quarantaine obligatoire pour les visiteurs étrangers et rouvrir ses frontières aux touristes de l'UE à compter du 3 juin. "Nous sommes confrontés à un risque calculé, sachant (...) que la courbe épidémiologique pourrait à nouveau repartir à la hausse", a commenté le Premier ministre Giuseppe Conte.

- Plages prises d'assaut -

Les annonces unilatérales de réouverture des frontières font cependant débat au sein de l'UE, dont la Commission a souhaité une réouverture "concertée" et "non discriminatoire" des frontières intérieures.

En Espagne, durement frappée (27.650 morts) et entrée dans un déconfinement progressif, le nombre quotidien de décès est tombé sous la barre des cent pour la première fois depuis deux mois.

La France (plus de 28.000 morts) a rouvert un grand nombre de ses plages, dont beaucoup ont été prises d'assaut. "La plage me manquait énormément: on attendait que ça, l'annonce de la réouverture!", jubilait Nathanaël, 28 ans, sous les remparts de Saint-Malo (nord-ouest). Les déplacements y restent limités à un rayon de 100 kilomètres autour du domicile.

Après les plages publiques le 4 mai, la Grèce a de son côté rouvert ses plages privées mais à condition là aussi de respecter des règles strictes.

En Angleterre, le premier weekend depuis l'allègement du confinement a vu les visiteurs affluer dans les parcs, rendant parfois difficile le respect des consignes de distanciation sociale.

- Foot à huis clos -

Dilemme impensable il y a encore peu, quand plus de la moitié de l'humanité était confinée: dans de nombreux pays où les restrictions ont été allégées ce week-end, les amateurs de ballon rond avaient le choix entre une après-midi foot à la télé ou une sortie au vert.

Premier grand championnat à avoir redémarré samedi, le championnat allemand (Bundesliga) a vu le prestigieux Bayern Munich s'imposer 2-0 face à l'Union Berlin. Comme celles de la veille, la rencontre s'est jouée dans un stade vide.

Plus de cinq mois après son apparition en Chine, la pandémie qui a mis l'économie planétaire à l'arrêt a toutefois poursuivi sa course meurtrière.

Pays le plus touché d'Amérique latine, le Brésil a franchi le seuil de 15.000 morts. Des statistiques largement sous-estimées selon des experts, alors que le président Jair Bolsonaro ne cesse de critiquer le confinement décidé par certains gouverneurs.

"Le chômage, la faim et la misère seront l'avenir de ceux qui soutiennent la tyrannie de l'isolement total", a tweeté le dirigeant d'extrême droite.

- Tacle d'Obama -

Aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé au monde, le président Donald Trump a également été critiqué pour sa gestion de la pandémie, qu'il a niée au début. La marque des 90.000 morts est en passe d'y être atteinte.

Dans une sortie inhabituelle, l'ex-président Barack Obama a taclé à mots à peine couverts son successeur.

"Cette pandémie a enfin enterré l'idée que tant de nos responsables savent ce qu'ils font", a-t-il déclaré samedi devant des étudiants. "Nombre d'entre eux ne cherchent même pas à faire semblant d'être responsables".

Dans une rare interview, le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a estimé que l'économie américaine ne pourrait se remettre totalement du choc provoqué par la pandémie qu'avec un vaccin.

"Pour que l'économie se rétablisse complètement, il faut que les gens retrouvent pleinement confiance, il faudra peut-être attendre l'arrivée d'un vaccin", a-t-il estimé.

- Vigilance en Chine -

La Grèce a également assoupli ses restrictions frontalières pour faciliter l'arrivée de main d’œuvre étrangère indispensable aux récoltes, notamment au profit de l'Albanie voisine, un pays n'appartenant pas à l'UE. "Sans les Albanais, nous n'aurions pas un seul pêcher", explique Panagiotis Gountis, exploitant agricole à Véria, dans le nord du pays.

L'Inde a prolongé de deux semaines ses mesures de confinement, jusqu'au 31 mai, tout en évoquant la possibilité d'aménagements afin de "faciliter les activités économiques".

Le Qatar a lui commencé dimanche à appliquer les sanctions les plus sévères au monde contre les personnes ne portant pas de masque en public, pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.

Partout, la vigilance est de mise dans l'attente d'un hypothétique vaccin et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met régulièrement en garde contre le risque d'une deuxième vague pandémique.

En Chine, où le coronavirus est jugé sous contrôle par les autorités, un tel scénario est pris très au sérieux.

"Nous sommes confrontés à un grand défi", a estimé sur la chaîne CNN Zhong Nanshan, un des principaux conseillers du ministère de la Santé, relevant qu'une "majorité" des Chinois restaient "susceptibles d'être infectés" à l'avenir.

M. Zhong a également admis que les autorités de Wuhan (centre), le berceau de la pandémie, avaient caché l'ampleur de celle-ci lorsqu'elle a éclaté.

A Hong Kong, des tests sur les hamsters, dont les cages avaient été séparées par des masques de protection, ont prouvé l'efficacité de ce dispositif.

"Il est clair qu'utiliser les masques sur les sujets infectés (...) est plus important que n'importe quoi d'autre", a dit le professeur Yuen Kwok-yung, expert reconnu des coronavirus, qui dirigeait les travaux d'une équipe de l'université de la ville.

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