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Le cancer du colon, l'un des cancers les plus meurtriers: le test de dépistage est pourtant "très facile"

Michel Candeur, coordinateur au centre de référence pour le dépistage du cancer, répondait aux questions d'Alix Battard pour le RTL Info Bienvenue.

Cancer du colon et cancer colo-rectal, c'est la même chose ?

Le cancer colo-rectal se développe dans la partie terminale du tube digestif qu'on appelle plus communément le gros intestin, qui est composé du colon et du rectum. Ce cancer se développe e général au départ de petits polypes qui sont des petites anomalies à l'intérieur du tube digestif.

Qui est particulièrement concerné ? Quelle tranche de la population ?

Ce cancer peut se produire à n'importe quel âge mais l'incidence, c'est à dire le nombre de nouveaux cas qui se développent commence à augmenter fortement à partir de 50 ans. On suit des recommandations des experts européens en la matière qui préconisent ce dépistage entre 50 et 74 ans pour les hommes et pour les femmes.

On entend parfois que c'est un cancer plutôt masculin, c'est faux ?

C'est pas totalement faux, mais c'est quasi 50/50.

Est-ce qu'il y a des symptômes ? Quand faut-il s'alarmer ?

Quand il y a des symptômes, c'est que le cancer est déjà bien installé. Cela peut-être des symptômes divers, par exemple des diarrhées ou des constipations inhabituelles, un amaigrissement, une fatigue inhabituelle. Il faut agir avant que ces symptômes n'arrivent.

Chaque année en Belgique, plus de 8.400 nouveaux cas de cancer colo-rectal son détectés. S'il est dépisté tôt, est-ce que c'est un cancer qui se guérit bien ?

Absolument, 8400 nouveaux cas, cela veut dire 23 nouveaux cas par jour. C'est vraiment très impressionnant. C'est le 2e cancer en termes de nombre de cas chez la femme, après le cancer du sein. C'est le 3e après le cancer du poumon et de la prostate chez l'homme. Mais c'est un cancer qui malheureusement est silencieux, son évolution est lente, asymptomatique et souvent associée à une mortalité très élevée.

Trop peu de monde se fait dépister ?

Absolument. Jusqu'à présent, hormis en Wallonie, une quinzaine de pourcents de personnes qui sont suivies par leur médecin ou leur gastro-entérologue, il n'y a que entre 15 et 20 pourcents de personnes qui font ce dépistage de façon systématique. C'est bien trop peu vu la gravité de la thématique.

Pourquoi ? Les Belges ont peur ? En quoi consiste franchement ce test ?

Ce test est très facile à obtenir, c'est un petit kit dans lequel tout se trouve. Ça peut être à la demande du médecin ou directement via notre plateforme web (www.depistageintestin.be) ou en appelant notre centre de référence (0800 16 061). À la pharmacie, pour le moment, c’est Bruxelles qui utilise les pharmacies pour distribuer les kits. Nous les envoyons directement aux personnes.
C'est très facile à mettre en oeuvre. Il y a trois volets (explicatif, document d’identification et le test lui-même).

Cela ne semble pas vraiment douloureux, mais je pense que ce que beaucoup redoutent c’est plutôt la coloscopie. A quel stade faut-il choisir une coloscopie plutôt que ce test-là à domicile ?

En général on choisit la coloscopie, c'est surtout le médecin qui va conseiller la coloscopie d'emblée plutôt qu’un test de dépistage, s'il y a des antécédents personnels ou familiaux ou s'il y a des maladies inflammatoires de l'intestin. Sinon pour toute personne qui n'a pas de symptômes particuliers, c'est le test recommandé en première intention. Si le test détecte une anomalie, alors la coloscopie doit être réalisée.

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