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Les coûts pour soigner les malades du cancer ont DÉCUPLÉ en 10 ans: les mutualités craignent que l'Etat ne sache plus suivre

Les traitements contre le cancer coûtent de plus en plus cher à la sécurité sociale. L'année dernière, l'assurance maladie a dépensé un milliard d'euros pour les soins et médicaments liés au cancer. Les mutuelles se demandent comme l'État va pouvoir tenir le rythme de ces augmentations.

L’immunothérapie est l’un des nouveaux traitements prometteurs en matière de lutte contre le cancer. En Belgique, les produits de deux firmes sont remboursés. Coût par traitement : 55.000 euros. Le traitement est efficace pour les patients mais creuse le budget de l'État. En 10 ans, les coûts liés au traitement du cancer ont été multipliés par 10. Cela représente plus d’un milliard d’euros. Aujourd’hui, les mutuelles belges mettent en garde face à cette dérive dans le budget des soins de santé. "Le problème est qu'on fonctionne dans une enveloppe fermée, rappelle Jean Hermesse, secrétaire général de mutualités chrétiennes. Les moyens de la collectivité sont limités et ce que l'on va octroyer pour rembourser ces innovations pharmaceutiques à des prix importants, ce sont des moyens qu'on n'aura pas pour financer d'autres priorités en soins de santé".

"Aujourd'hui, il y a une prise de conscience générale par tous les secteurs de soin que cette évolution n'est pas tenable, affirme Jean-Marc Laasman, directeur du service études - Solidaris . Elle mine véritablement l'équilibre de tout le système des soins de santé".

Des critiques sont par ailleurs formulées à propos des firmes pharmaceutiques qui sont, sur certains traitements contre le cancer, en position de monopole. Le manque de transparence dans les négociations sur les prix qui varient d’un pays à un autre est lui aussi vivement contesté.

La ministre de la Santé,  Maggie De Block, connaît la problématique et réfléchit à une nouvelle méthode pour diminuer ces coûts pour le budget de l’État. "Il faut trouver de nouveaux modèles pour négocier et laisser baisser les prix évidemment, reconnaît Maggie De Block, ministre de la santé – Open vld. Mais quand on refuse carrément de payer les prix, c'est le patient qui n'aura pas le médicament qu'il doit avoir pour traiter son cancer".

Les mutuelles espèrent une véritable stratégie européenne pour faire pression sur les firmes pharmaceutiques. L’objectif est simple : mieux maîtriser les coûts.

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