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Peu de victimes d'arrêt cardiaque en Belgique survivent alors qu'"on pourrait sauver 1000 personnes chaque année" : voici comment

Invité du RTL Info 13h d'Olivier Schoonejans, le cardiologue de l'hôpital André Vésale Yvan Blankoff donne son éclairage sur l'arrêt cardiaque, ses causes, et sa différence avec la crise cardiaque.

L'arrêt cardiaque est la première cause de décès en Belgique et peu de personnes qui sont touchées survivent. "On considère qu'il y a en Belgique environ 20.000 arrêts cardiaques chaque année. Moins de 10% des victimes vont survivre, donc environ 900 personnes. C'est extrêmement peu. On est un des mauvais élèves en Europe puisque dans les pays qui nous entourent (Pays-Bas, Allemagne, pays scandinaves), on atteint 20% de taux de survie. Donc, dans notre pays, si on atteignait 20%, on pourrait sauver 1000 personnes chaque année, c'est-à-dire bien plus que toutes les personnes victimes des accidents de la route", a confié Yvan Blankoff.


Que faire face à ces chiffres ?

Yvan Blankoff : "Les deux points faibles en Belgique sont l'absence de réaction des témoins par l'absence de formation, et le manque de défibrillateurs automatiques. Il faut d'abord former la population : dans les pays les plus performants, 80% des témoins  d'un arrêt cardiaque interviennent de manière appropriée. En Belgique, dans moins de 30% des cas, les personnes interviennent. Donc, c'est vraiment par peur de mal faire, c'est l'absence de formation qui est en cause et nous nous sommes attaqués à ce problème du côté francophone avec 2 ASBL. Nous avons créé un projet, présenté cela à la Ministre de l'Enseignement, qui a eu une écoute favorable. Ce projet consiste en 10 heures d'enseignement dans le secondaire des gestes qui sauvent quand il y a arrêt cardiaque, avec du matériel spécifique, avec le SAMU et la Ligue belge de sauvetage. 10 écoles ont pu en bénéficier cette semaine et nous avons bon espoir qu'à partir de la rentrée, chaque année, dans 75 écoles secondaires, on va leur fournir du matériel et leur professeur d'éducation physique seront formés pour enseigner les gestes qui sauvent aux élèves."


Comment s'explique l'arrêt cardiaque et quelles sont les personnes à risques ?

Yvan Blankoff : "L'arrêt cardiaque peut survenir à tout âge mais est effectivement plus fréquent quand on avance en âge. À partir de 65 ans, ça devient de plus en plus fréquent. Le mécanisme, chez les gens plus âgés, c'est une artère du cœur qui se bouche, c'est ce qu'on appelle infarctus ou crise cardiaque. À ce moment-là, le cœur va arrêter sa fonction de pompage, il se met à fibriller, c'est-à-dire qu'il ne contracte plus, il arrête de pomper, la victime perd connaissance immédiatement, et arrête de respirer dans les secondes qui suivent. Là, l'intervention doit se faire dans les toutes premières minutes."


Que faire alors ?

Yvan Blankoff : "D'abord s'assurer que la victime est bien en arrêt cardiaque, inconsciente et ne respirant plus, appeler les secours (le 112), et initier un massage cardiaque immédiatement : 100 à 120 compressions par minute en faisant bouger le thorax d'environ 5 centimètres. On ne peut jamais faire de tort, si la personne est en arrêt cardiaque, même si on n'est pas encore formé, il faut essayer. Et puis amener un défibrillateur automatique, ou faire amener le plus rapidement possible parce que finalement, c'est ce choc électrique qui va permettre au cœur de redémarrer."

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