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"Dommage que le rapport spécial du Giec soit publié après le sommet climat"

(Belga) Le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele regrette que le rapport spécial du Giec sur les océans et la cryosphère, en cours de finalisation à Monaco et qui s'annonce "alarmant", n'ait pas été adopté avant le sommet spécial de l'Onu sur le climat prévu lundi à New York, a-t-il indiqué vendredi à l'agence Belga, parlant d'"occasion manquée".

La 51e session plénière du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) s'est ouverte vendredi, en principauté de Monaco, et se déroulera jusqu'au 23 septembre. Elle doit finaliser et approuver le rapport spécial du Giec sur les océans et la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires) dans un contexte de changement climatique. Cette publication est la dernière d'une série de trois rapports spéciaux du Giec dans le cadre de son sixième cycle d'évaluation, après celui sur la possibilité de contenir le réchauffement climatique à +1,5°C (octobre 2018) et celui sur les changements climatiques et les terres (août 2019). Ce troisième rapport "est très important, surtout ce qu'il dira sur l'élévation du niveau des mers. C'est un des points principaux d'attention même si c'est loin d'être le seul", juge M. van Ypersele, qui fait partie de la délégation belge présente à Monaco pour cette 51e session du Giec. "Le niveau d'élévation auquel on doit s'attendre à la fin du siècle et au-delà est plus important que ce que l'on craignait", ajoute le climatologue de l'UCLouvain, qui s'attend à un rapport qui sera "alarmant", tout en parlant "de qu'il est possible de faire pour réduire la gravité des conséquences" du réchauffement climatique. Ce troisième rapport spécial se fonde en outre sur des connaissances scientifiques qui "ont progressé au cours des 10 dernières années." M. van Ypersele déplore toutefois qu'il soit publié "deux jours après" le sommet spécial de l'Onu sur le climat qui se tiendra lundi à New York et auquel participeront une centaine de chefs d'État et de gouvernement, dont Charles Michel. "C'est très regrettable. C'est une occasion manquée", estime celui qui brandit régulièrement une pancarte "IPCC-GIEC and youth stronger together! " (Le Giec et les jeunes plus forts ensemble! ) en soutien aux jeunes manifestants et grévistes pour le climat. Ce vendredi est d'ailleurs une nouvelle journée de grève mondiale pour le climat et une manifestation était en cours vendredi après-midi dans les rues de Bruxelles, comme dans plusieurs villes à travers le monde. L'ex-vice-président du Giec, qui cordonne la Plateforme wallonne pour le Giec, considère également que le rapport spécial du Giec est important car il porte à la fois sur l'évolution des océans - qui représentent 71% de la surface de la Terre, mais aussi un réservoir immense de biodiversité et une source d'alimentation et d'activités humaines -, et sur l'évolution de la cryosphère. "Les deux sont éminemment liés. La glace qui fond se retrouve in fine dans les océans". (Belga)

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