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"L'affaire du siècle": 100 signataires de la pétition climat invités à débattre avec Rugy

Les 100 premiers à avoir répondu seront sélectionnés: le ministre de la Transition écologique François de Rugy a lancé vendredi un appel aux signataires de la pétition climat à venir échanger idées et propositions avec lui.

Cet appel n'est "en aucune manière" une réponse aux "carences" du gouvernement en matière climatique, ont immédiatement répondu les quatre ONG à l'origine de la pétition pour une action en justice contre l'Etat, assurant restées "déterminées à déposer leur recours en justice devant le tribunal administratif de Paris au printemps".

Dans un appel adressé sur Facebook aux plus de 2,1 millions de personnes ayant signé la pétition "l'affaire du siècle", le ministère propose une rencontre à Paris a1D70E9vec François de Rugy "pour un temps d'échange collectif qui serait l'occasion pour vous d'exprimer vos avis, idées, propositions ou initiatives pour en faire plus pour le climat".

"La proposition vous intéresse? Rendez-vous ici", poursuit le ministère en renvoyant sur une page d'inscription. "Pour des raisons pratiques (...), seules les 100 premières personnes à s'être manifestées pourront y participer."

Certains internautes se sont montrés sceptiques, ironiques voire franchement critiques. "Jamais vu un dispositif aussi idiot", disait l'un. "Encore de la com'", écrivait un autre.

Mais d'autres ont signalé leur intérêt. "Je suis un peu naïf, mais j'aimerais tant qu'ils changent de politique. Je me suis inscrit. On verra bien. Laissons leur une dernière chance...", a écrit l'un d'entre eux.

Et en fin de journée, 650 personnes s'étaient inscrites, a indiqué le ministère à l'AFP, précisant qu'il allait probablement essayer d'organiser des rencontres lors de déplacements du ministre en régions pour ceux qui ne seraient pas retenus pour Paris.

"On a le sentiment que c'est plus une tentative de récupération de cette mobilisation par le ministère que quelque chose de sérieux", a déclaré à l'AFP le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard, s'interrogeant sur la "représentativité" de participants sélectionnés pour leur rapidité.

Greenpeace France, la Fondation Nicolas Hulot, Notre Affaire à Tous et Oxfam France ont adressé le 17 décembre une requête préalable au gouvernement, accusant l'Etat de "carence fautive" par son "action défaillante" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les représentants de l'Etat ont deux mois pour répondre, les ONG planifiant ensuite un recours juridique devant le tribunal administratif de Paris.

François de Rugy avait proposé de les recevoir. Mais "l'enjeu climatique dépasse largement le périmètre de son ministère et concerne le gouvernement français dans son ensemble. Or à ce jour, aucune réponse ne nous a été adressée par vos services", ont-elles regretté vendredi dans une lettre ouverte au Premier ministre.

"Si une rencontre devait avoir lieu entre nos 4 organisations et le gouvernement pour lui présenter le recours soutenu par deux millions de personnes, les carences qui y sont pointées, et les politiques publiques qui permettront d’y remédier, elle doit avoir lieu avec vous", lancent-elles à Edouard Philippe, réclamant une "révolution climatique immédiate".

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