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"La voix du climat" se fait entendre devant Rugy

Le ministre de la Transition écologique a reçu mercredi soir 175 signataires de la pétition "l'affaire du siècle" soutenant une action en justice contre l'Etat pour "inaction climatique", souhaitant que "la voix du climat puisse s'exprimer".

"Nous avons proposé cet échange parce que nous avons pensé qu'il était utile d'avoir un échange avec les citoyens qui se mobilisent sur le climat", a déclaré François de Rugy devant ces signataires réunis à son ministère.

"Il est important que la voix du climat puisse s'exprimer", a-t-il ajouté, appelant ses interlocuteurs à faire valoir leurs opinions, analyses, mais aussi leurs propositions.

Un appel bien entendu par les participants, plutôt jeunes: transports, rénovation énergétique des bâtiments, réduction des gaz à effets de serre... ils ont passé en revue les domaines dans lesquels selon eux le gouvernement ne fait pas assez pour lutter contre le changement climatique.

"On sait ce qu'il faut faire, mais quand est-ce qu'on commence?", lance Sarah, 26 ans.

D'abord, il faut "déclarer l'état d'urgence climatique, c'est maintenant, c'est pas demain, c'est pas dans 10 ans", ajoute-t-elle, avant d'égrener sous l'ovation de l'auditoire 13 autres revendications, de l'inscription du climat dans la Constitution à la création d'un crime d'écocide (destruction d'un écosystème).

Alors que la crise des "gilets jaunes" a parfois opposé "fin du monde" et "fin du mois", Céline, bénévole à ATD Quart Monde, a souligné que "les personnes en grande précarité sont les plus impactées" par les impacts du changement climatique, comme les canicules.

"Les plus précaires vous demandent de changer de cap, en prenant en compte les plus fragiles, c'est l'ensemble de la société qui en bénéficiera", ajoute-t-elle, la voix plein d'émotion.

Richard, étudiant en école de commerce, s'étonne lui des lacunes des programmes scolaires: "Ca me rend fou de dire qu'on ne m'a jamais appris ce qu'est l'économie durable!".

Début février, François de Rugy avait lancé un appel sur Facebook aux plus de 2,1 millions de signataires de l'Affaire su siècle pour venir dialoguer avec lui, précisant que les 100 premiers à répondre seraient reçus au ministère.

175 ont finalement été invités, sur les 5.000 réponses à l'appel sur Facebook.

Les quatre ONG (Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) à l'origine de la pétition avaient adressé en décembre une requête préalable au gouvernement, accusant l'État de "carence fautive" par son "action défaillante" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Déçues de la réponse du gouvernement qui a rejeté l'accusation d'inaction et listé les actions de l'État en matière de lutte contre le réchauffement, elles ont annoncé qu'elles déposeraient leur recours devant le tribunal administratif de Paris le 14 mars.

"Tout le monde le sait très bien, ce n'est pas dans les tribunaux qu'on fera baisser les gaz à effet de serre", avait déclaré mercredi matin sur France Inter François de Rugy, répétant que la France était "à la pointe du combat sur le climat".

Il avait d'autre part salué la mobilisation des jeunes pour le climat menée par l'adolescente suédoise Greta Thunberg qui appelle notamment à une "grève mondiale" le 15 mars.

"Je trouve que le concept de grève pour le climat est original, et en soi intéressant", a-t-il noté. Même si "ce n'est pas à un ministre d'appeler à la grève dans les établissements scolaires évidemment".

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