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Le navire d'"Ocean Cleanup" va nettoyer le Pacifique de ses plastiques: le rêve d'un ado devenu réalité

Le navire tirant un énorme dispositif flottant a quitté San Franscico, samedi 8 septembre, pour un essai, avant de se diriger vers le "grand vortex de déchets du Pacifique". "The Ocean Cleanup", organisation néerlandaise à but non lucratif, s’est fixé pour objectif de vider la moitié de cette grande zone d’ordures d'ici cinq ans, quand le système sera totalement déployé. Son départ est l’aboutissement de 5 ans de préparation et de tests.

Le bateau se rend dans un premier temps à 240 milles marins au large de la Californie pour des essais qui dureront deux semaines. "La mission principale est de montrer que cela fonctionne", indique Boyan Slat, PDG et fondateur d’Ocean Cleanup. Ensuite, le navire devrait partir à l’assaut de la "grande zone d'ordures du Pacifique" (GPGP), une poubelle flottante de deux fois la taille de la France, à mi-chemin entre la Californie et Hawaii. "Nous pourrons alors commencer à développer une flotte de peut-être 60 de ces systèmes de nettoyage", a déclaré Boyan Slat.




Un équipement qui attrape et concentre le plastique

Développé par 75 ingénieurs, cet appareil passif consiste en un bras long de 600 mètres qui forme un "C", flottant sur la mer, et une jupe de 3 mètres de profondeur au-dessous. Le flotteur assure la flottabilité du système et empêche le plastique de s'échapper au-dessus, tandis que la jupe empêche les débris de s'échapper en dessous, explique Ocean Cleanup sur son site internet.

Cet énorme "extracteur" de plastique ne peut pas ramasser les morceaux inférieurs à un centimètre, ce qui laisse entier le problème des microplastiques, particules néfastes pour la santé.


 
La concrétisation d’un rêve pour Boyan Slat, 24 ans

Ce projet est né de l’ambition de Boyan Slat, jeune Néerlandais au look d'adolescent, cheveux ébouriffés et chemise ouverte. Au départ un simple croquis sur une serviette en papier alors qu'il était encore au lycée, cette technologie a notamment été financée par une collecte de 2 millions d'euros sur internet.

Le jeune homme, qui a abandonné ses études en ingénierie spatiale pour se consacrer totalement à son aventure, a voulu concrétiser cette utopie d'étendues maritimes propres "après avoir fait de la plongée sous-marine lors de vacances en Grèce". "Sous l'eau, j'ai vu plus de plastique que de poissons", dit-il.

En 2014, il est devenu le plus jeune lauréat du prix "Champion de la Terre" décerné par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).


Les "soupes plastiques", un fléau pour les espèces marines et à terme, pour l'homme

D'après "Ocean Cleanup", 8 millions de tonnes de plastique viennent polluer les océans chaque année. La majorité s'accumule dans des "soupes plastiques", un mélange de déchets de tailles diverses. Entraînés dans des courants marins circulaires, les déchets s'agglutinent et forment d'énormes plaques avec le temps, des "continents" de plastique.

Dauphins et phoques s'y empêtrent, s'étranglent et se noient tandis que les tortues se tuent en mangeant des sacs plastiques qu’elles prennent pour des méduses. Décomposées en petites particules, ces matières sont ingérées par les poissons, entrant ainsi dans la chaîne alimentaire. Elles sont notamment soupçonnées d'effets négatifs sur la fertilité.

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