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A l'Ehpad de Souffelweyersheim, on se prépare à la canicule

"Prenez un petit peu d'eau, ça vous fera du bien!". A l'Ehpad de Souffelweyersheim (Bas-Rhin), le personnel est aux petits soins auprès des résidents avant la canicule annoncée tandis qu'en cuisine on prépare des repas plus légers, glaces ou fruits gorgés d'eau en dessert.

Dans les chambres de l'Ehpad "Les Colombes", qui accueille 86 résidents, les volets habituellement ouverts se ferment pour conserver un peu de fraicheur.

"On ne se sent pas très bien, vous savez", confie Denise Acker, 91 ans, en attendant le repas.

Des températures de 37 degrés sont annoncées pour mercredi et le département du Bas-Rhin a été placé en vigilance orange. En conséquence, le préfet a activé le niveau 3 "alerte canicule" de gestion de l'événement.

"On nous a annoncé qu'il allait faire chaud, on ne sort pas, on reste dans la chambre, on se repose et on boit beaucoup", détaille Lina Roeder, 91 ans, en dégustant une glace vanille fraise.

"On devrait boire jusqu'à deux litres d'eau. Moi, je bois 1,5 litre", raconte la nonagénaire, rassurée d'avoir un petit ventilateur dans sa chambre.

"J'en ai peur quand même. On y survivra, j'espère", ajoute en riant Denise Acker. "Il faut manger léger. Quand on mange trop lourd, il faut beaucoup de digestion", dit-elle.

En cuisine, Thierry Bonnot, responsable hôtellerie et restauration de l'établissement, adapte ses plats en fonction de la température. "On va plutôt servir de la viande rôtie froide que des plats en sauce", annonce-t-il.

"On est passé aux menus d'été. Il y a beaucoup de fruits et de légumes riches en eau comme du melon ou des concombres", explique le chef.

Dans les assiettes, les pastèques ont aussi remplacé les traditionnels éclairs au chocolat et autres pâtisseries.

"Ce matin, l'infirmière est venue me voir pour les goûters. On a décidé de distribuer des laitages, des glaces et des compotes", précise t-il.

- Le Bon Dieu et la pluie -

Après le repas, dans la salle de détente, une vingtaine de résidents est devant la télévision. "Quand il fait chaud, on fait le maximum pour les garder au frais dans les grandes salles climatisées comme celle-ci", explique Oumou Traore, stagiaire aide-soignante, depuis un mois dans l'établissement.

Les températures élevées des dernières années ont poussé le directeur, Marc Appenzeller, à installer en 2017 la climatisation dans la salle à manger, et en 2018 au rez-de-chaussée, ainsi que dans les deux étages du bâtiment, à l'exception des chambres.

A l'étage, la distribution d'eau s'organise. Par équipes de trois, les aides soignantes frappent à toutes les portes pour distribuer des rafraichissements et abaisser les stores.

"Prenez un petit peu d'eau, ça vous fera du bien!", lancent-elles en entrant dans chaque chambre.

"Toute la journée, il y a deux ou trois personnes qui surveillent les résidents et leur distribuent de l'eau, du sirop ou de l'eau gélifiée", dit Oumou Traore.

"Avec la canicule, il y a une tournée de boissons le matin et une ou deux l'après-midi", explique Marc Appenzeller.

Assis sur un banc devant l'entrée de la maison de retraire, Luigi D'Agosto, se détend... à l'ombre. "En général, je n'ai presque pas soif mais je bois par obligation", confie l'homme, une canne entre les jambes. A 87 ans, il estime avoir "passé pire que ça" mais n'abandonne pas pour autant sa petite bouteille d'eau.

"Tout le monde en parle à la télé et à la radio. La nature elle fait ce qu'elle veut, on a déjà connu une année avec 40 degrés. Ce sont des choses qui arrivent, la nature décide", dit l'Italien, fataliste.

"J'ai chaud des pieds à la tête, je voudrais être pieds nus mais j'ai des chaussettes obligatoires. J'attends que le Bon dieu envoie la pluie", ajoute-t-il.

tc/jlc/cbn

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