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Une étude française met en avant la dangerosité du bisphénol S. Ce composant avait remplacé le bisphénol A dans les biberons, notamment. En effet, le premier produit, le bisphénol A, avait été reconnu comme perturbateur endocrinien. La justice européenne a d'ailleurs confirmé jeudi la classification du bisphénol A comme "substance extrêmement préoccupante", une désignation qui était contestée par l'industrie du plastique. Or, selon cette nouvelle étude française, le bisphénol S est potentiellement encore plus dangereux que le A.
"Quand on expose des animaux à la même dose de bisphénol A et bisphénol S, le foie fait très bien son travail dans le bisphénol A, c'est-à-dire qu'il inactive plus de 99% qui est rentré dans l'organisme, explique Véronique Gayrard, directrice de l'étude. Mais par contre, on a montré que pour le bisphénol S, il est beaucoup moins efficace. Il ne va inactiver que 41% au cours de ce premier passage. Cela veut dire qu'il y a 57% à peu près de la dose de bisphénol S qu'on ingère qui va passer dans la circulation, alors que pour la bisphénol A, on ne retrouve que 0,5% de la dose qui va atteindre la circulation générale. Les résultats de notre étude montrent effectivement que ce n'est pas rassurant et qu'on est sûrement dans un cas de substitution regrettable".