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A Vienne, un confinement pédale douce

Sur la place de l'Hôtel de ville viennois, les cabanes en bois ont leurs volets clos. Le marché de Noël, qui bat son plein d'ordinaire à cette époque, n'ouvrira pas de sitôt: l'Autriche est de nouveau confinée.

Deux semaines après la mise en place de restrictions qui n'ont pas suffi à stopper la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, le gouvernement a durci le ton, fermant écoles, magasins et appelant les habitants à rester chez eux jusqu'au 6 décembre.

Mardi, si les rues commerçantes étaient délaissées autour de la magistrale cathédrale Saint-Etienne, nombreux s'aventuraient cependant dehors par un temps clément d'automne.

"Nous sommes plus détendus cette fois", témoigne pour l'AFP Monika Vass, qui travaille dans l'immobilier, tout en sirotant un café à emporter dans le centre de Vienne. "Nous savons comment nous protéger et protéger les autres".

Au printemps, elle se trouvait en "congés forcés", alors que là elle a prévu toute une journée de visites pour ses clients.

Le long du Danube, il y a ceux qui font leur footing matinal, ceux qui promènent leurs chiens, ceux aussi qui sortent avec leurs enfants dans les parcs, restés ouverts contrairement au mois de mars.

La vie ne change guère non plus pour l'électricien Robert Bartha, qui dit avoir "autant voire plus de travail" qu'avant le confinement.

Seule différence, "nous devons porter le masque plus souvent", dit-il, alors que le port d'une protection n'est pas obligatoire à l'extérieur en Autriche.

- 'Sauver' Noël -

Si l'Université paraît bien triste sans ses étudiants, les écoles, bien que fermées, ne sont pas complètement désertées, une garderie d'urgence étant offerte pour les parents qui tiennent à maintenir un lien ou n'ont pas d'autre choix.

Selon le tabloïd Kronen Zeitung, dans certaines classes de Vienne, 80% des élèves se sont présentés mardi matin. Au printemps, ils n'étaient que 3 à 5%, précise le journal.

Pour les familles, "c'est un défi", avoue Susanne Cekic, aide-soignante et mère de deux enfants de 6 et 9 ans. Son mari est conducteur de métro et tous deux jonglent avec les horaires.

"Nous n'y arriverions pas sans l'aide des grand-parents", et ensuite une fois à la maison, "nous devons aussi endosser le rôle de profs", confie-t-elle au journal Kurier.

D'autres disent leur désarroi face à cette nouvelle période d'isolement. "Je comprends que ce soit nécessaire mais c'est un moment difficile pour moi, je ne vais pas très bien", dit Wolfgang, 58 ans, dont la fragile santé mentale a été aggravée par la pandémie.

Le nombre de cas a bondi, avoisinant les 10.000 infections quotidiennes la semaine dernière pour un pays de 8,9 millions d'habitants.

"J'ai lu dans les médias que les hôpitaux étaient déjà bien pleins", soupire Sabrina qui doit accoucher dans quelques semaines. "Donc on va voir comment cela va se passer", dit-elle, en montrant son ventre du doigt. Avant de s'éclipser rapidement par crainte d'être contaminée.

Le confinement vise justement à éviter l'implosion du système de santé autrichien. Le gouvernement, en prenant des mesures drastiques, veut aussi "sauver" les fêtes de Noël.

En toile de fond des stands du marché, une grande affiche résume l'espoir de beaucoup de monde: "Pour s'étreindre à nouveau très bientôt".

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