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Aléas climatiques: Didier Guillaume souhaite une assurance "généralisée" des agriculteurs

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a annoncé jeudi le lancement d'une concertation avec le secteur de l'assurance et avec le monde agricole pour tenter d'aboutir à une assurance "généralisée" des agriculteurs contre les aléas climatiques.

Réagissant aux récentes chutes de grêle qui ont causé des dégâts dans les exploitations de plusieurs départements dont son département de la Drôme, le ministre a rappelé les aides en vigueur, avant de souhaiter aller "plus loin".

"Aujourd'hui, l'assurance est beaucoup trop chère et les agriculteurs n'ont pas les moyens, c'est pour ça que nous devons changer cela et nous devons essayer de regarder si on peut faire une assurance généralisée, mutualisée, qui soit moins chère en termes de cotisations", a déclaré le ministre sur le plateau de BFMTV.

"Je lance une grande concertation, avec le monde agricole, avec les assureurs, la fédération des assurances, avec le Crédit agricole, Groupama pour voir comment on peut faire ça demain", a annoncé M. Guillaume.

Déplorant que l'agriculture soit "le seul métier où l'assurance n'est pas obligatoire", il a rappelé avoir déposé par le passé, en tant que sénateur, des amendements "pour une assurance obligatoire, inter-filière et généralisée".

"La position de Didier Guillaume, elle est connue, mais je ne vais pas l'imposer comme ça en tant que ministre", a-t-il indiqué, tout en indiquant que cette éventualité d'une assurance obligatoire ferait "partie de la discussion".

Indiquant que cette concertation commencerait ces jours-ci, il a souhaité faire un point "d'ici la fin de l'année, afin de savoir si les choses peuvent aller plus loin ou pas".

"Il faut élargir la base pour que la péréquation soit beaucoup plus forte, parce que sans cela, tous les ans, nous serons amenés à voir des arboriculteurs pleurer, des céréaliers pleurer, ce n'est plus possible, cela. On sait que le dérèglement climatique va nous amener à voir beaucoup de ces aléas, de ces événements", a conclu le ministre.

"Pour l'instant il n'y a que les personnes à forts risques qui s'assurent, donc il n'y a pas d'équilibre", avait reconnu mardi la présidente de la FNSEA Christiane Lambert en indiquant que 25% des viticulteurs et 30% des céréaliers sont assurés, mais seulement 5% des arboriculteurs.

Aujourd'hui, selon Mme Lambert, même les agriculteurs "qui se montraient réticents", constatent "la multiplication des aléas et ils voient que leurs collègues assurés sont indemnisés deux fois plus rapidement qu'avec le fonds catastrophe" du ministère de l'Agriculture.

Le syndicat majoritaire voit dans cette question "un enjeu de solidarité, parce que si nous ne sommes pas plus nombreux à nous assurer, les assureurs ne pourront pas couvrir le produit, (...) et de responsabilité car on sait très bien que le fonds national de calamité agricole ne peut pas couvrir le tout", a-t-elle ajouté.

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