Accueil Actu

Ardennes: des spéléologues plongeurs belges explorent d'anciennes mines remplies d'eau

Quatre spéléologues plongeurs belges se sont spécialisés dans l’exploration d’anciennes mines aujourd’hui remplies d’eau. Découvrez les images superbes qu’ils ont ramenées d’une de leurs dernières explorations. Cela se passe dans une ancienne exploitation d’ardoises, à Rimogne, dans les Ardennes françaises.

L'eau est tellement limpide qu'elle se fait oublier. Le plongeur semble suspendu à des fils invisibles. Il faut des bulles d'air pour comprendre cet incroyable tableau.

 

Plus de cent mètres sous la surface se trouvent des dizaines de kilomètres de galeries creusées pour exploiter l'ardoise. Les spéléologues plongeurs que nous avons rencontrés explorent d'anciennes mines depuis plus de dix ans. "C'est très excitant de se dire qu'on est la première personne à passer par là. Notamment pour Rimogne (ndlr: commune française des Ardennes réputée pour avoir été un bassin ardoisier) qui a été formée il y a plus de 50 ans et qui est inondée depuis. De tomber sur les outils utilisés par les mineurs il y a plus de 50 ans d'ici et qui sont restés intacts depuis. De tomber sur des scènes de travail de tous les jours, de voir que tout s'est arrêté, que le temps s'est figé et que l'eau est montée, et que nous sommes les premiers à y aller", nous confie Martin Stas, spéléologue plongeur.

Par moments, on est à une heure de la sortie

Pour arriver jusqu'à ces trésors engloutis, les plongeurs descendent par groupes de quatre. Chacun doit transporter 250 kilos de matériel, descendre 80 mètres sous terre dans les galeries sèches, et puis se mettre à l'eau. Une plongée dure deux heures. Pour les claustrophobes, il vaut mieux s'abstenir. "Il faut se dire que par moments, on est à une heure de la sortie. Il n'est pas possible de faire surface, parce que la sortie est derrière nous. Donc, partout où on va dans les galeries, on pose une ligne et on tire une ligne derrière nous, que l'on suivra en sens inverse pour sortir. Et tout l'équipement est doublé, voire triplé", explique Frédéric Mengotto, spéléologue plongeur.

Les images sont belles, mais après c'est le chaos total

Des profondeurs souterraines, les explorateurs ramènent des images et vidéos en souvenir. Un véritable exploit. "On a fait une vidéo d'une heure pour avoir deux à trois minutes de bonne qualité, parce que les particules s'envolent très très vite, et la visibilité peut très vite atteindre 30 à 40 centimètres. Donc les images sont belles, mais après c'est le chaos total", indique Martin Stas.

Dans ces galeries inondées, interdiction formelle de perdre le fil qui nous ramène jusqu'à la sortie. Interdiction, aussi, de paniquer. "Si on panique, on n'en sort pas. Donc on n'a pas vraiment le choix", précise Frédéric Mengotto.

Le must, pour ces spécialistes, c'est de se faufiler dans des galeries encore inexplorées et conservées dans leur état. Il paraît qu'il en reste encore dans nos régions… Mais par peur de donner des idées à certains, les spéléologues plongeurs que nous avons rencontrés ne nous dirons pas un mot sur leurs projets…

À lire aussi

Sélectionné pour vous