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Bébés sans bras de l'Ain: le directeur général de Santé Publique France dénonce une "campagne calomnieuse"

Le directeur général de l'agence Santé Publique France, François Bourdillon, a dénoncé vendredi à l'AFP "une campagne calomnieuse" dans l'affaire des bébés sans bras dans l'Ain, en marge d'un colloque sur le pesticide chlordécone en Guadeloupe.

"En métropole je suis agressé, comme quoi je veux casser le thermomètre, cacher la réalité des choses alors que l’agence est probablement une de celles qui fait le plus" en matière de protection des populations et pour mesurer l’impact des pesticides sur la santé, s’est indigné François Bourdillon dans un entretien à l'AFP.

"Je m'indigne un peu de cette campagne calomnieuse", a-t-il expliqué, évoquant "une association qui joue à un jeu extrêmement personnel", pointant le Remera, le plus ancien des six registres des malformations congénitales de France, basé à Lyon, à l'origine de la médiatisation de l'affaire.

La polémique enfle autour d’Emmanuelle Amar, la scientifique responsable du Remera, qui a rendu publique l'affaire des bébés nés sans main, bras ou avant-bras dans un périmètre restreint de l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), sur fond d'inquiétude sur l'avenir de la structure qu'elle dirige, la région Auvergne-Rhône-Alpes et l'Inserm lui ayant retiré leur financement.

M. Bourdillon souligne que Santé publique France "est le dernier financeur du registre", et que les subventions sont versées non pas à l'association directement mais "aux hospices civiles de Lyon".

Il évoque des "difficultés" avec le Remera, notamment sur le partage de données au niveau européen et affirme que la structure est "le seul registre qui ne respecte pas ses engagements".

Cependant, il assure qu’il est "inconcevable qu’un registre qui a plus de 25 ans s'arrête" et estime que le financement de la structure doit être "maintenu dans des conditions scientifiques qui soient claires (...) on souhaite le continuer mais dans de bonnes conditions, en tout cas pas en se faisant agresser par ceux qu'on finance".

Sur les malformations relevées dans l’Ain, Santé Publique France "considère qu’il n’y a pas d’excès de cas". "On a été jusqu’au bout de ce qu’on savait faire, maintenant on n’a pas de cause commune, pas d’hypothèse et moi je veux bien continuer à chercher mais c’est comme trouver une aiguille dans une botte de foin", précise M. Bourdillon.

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